L’état nutritionnel et l’alimentation au service du bien-être de la personne âgée et de son mieux vieillir.
Connaître précisément le statut nutritionnel des personnes âgées constitue un préalable incontournable à la mise en œuvre d’une alimentation adaptée pouvant conjuguer santé et plaisir.
Le suivi doit être régulier dès l’admission et tout au long du séjour dans l’établissement. L’objectif est de viser la « renutrition » au travers d’une prise en charge personnalisée, élément essentiel pour la santé et le bien-être des résidents.
Contraintes et constats
Le déficit de connaissances en termes de besoins nutritionnels et le poids des organisations nuisent à la qualité de la prise en charge : relevé de poids non systématique, relevé des ingestats complexe, prescription de l’enrichissement des aliments déficiente…
La détection et le suivi de la dénutrition constituent pourtant des priorités incontournables.
Quelques solutions simples pour évaluer l’état nutritionnel
Des protocoles précis permettent d’évaluer de manière fiable le statut nutritionnel des seniors.
L’ensemble des équipes doit être formé et les équipements disponibles pour la mise en œuvre des bonnes pratiques.
Comment identifier l’état nutritionnel de la personne âgée
Évaluation par le médecin et les équipes soignantes systématique à l’entrée du résident (lors des 7 jours suivant son admission) à partir des éléments suivants :
- Mesure du poids et de la taille.
- Calcul de l’IMC (poids/taille2 soit kg/m2).
- Mesure éventuelle du MNA d’abord simplifié puis complet si le MNA court < 12/14.
- Mesure de l’albuminémie, du CRP et de la fonction rénale simultanément.
- Les mesures nutritionnelles au travers d’un relevé des ingestats sur 72 heures.
- Identification des terrains favorables à la dénutrition : > les états de démence et/ou de dépression ; > les régimes restrictifs ; > la polymédication ; > les affections bucco-dentaires ; > les troubles de la vision ; > les troubles de la déglutition ; > l’installation de la dépendance (alimentaire, mobilité…) ; > l’origine du résident : issu du domicile, d’une hospitalisation ; > le besoin d’aide à l’alimentation ; u une pathologie intercurrente (infection, escarres, douleur…) ; > l’évaluation des préférences du patient/résident.
Quelques indicateurs-clés
La fragilité nutritionnelle est identifiée lorsqu’au moins l’un des critères suivants est atteint :
- Perte de poids supérieure ou égale à 5 % du poids corporel en 1 mois ou 10 % en 6 mois.
- IMC inférieur à 21 kg/m2 sauf pour les personnes en surpoids et obèses.
- Albuminémie inférieure ou égale à 35 g/l.
- MNA® inférieur à 17/30.
Comment prendre en charge un cas de dénutrition identifiée
- Mise en place d’un programme de régimes enrichis (ajout de crème, œufs, fromage, jambon).
- Augmentation du nombre de repas par jour (ajout d’une collation à 22 h 00).
- Mesure de la consommation alimentaire réelle sur 3 jours, en particulier l’apport des protéines.
- Intensification de la fréquence de la pesée en fonction du niveau de dénutrition.
- Intensification de la fréquence de surveillance des ingestats.
- En cas de dénutrition sévère, ajout, en plus de l’alimentation enrichie, d’une prescription de compléments nutritionnels oraux.
Comment dépister régulièrement
- Chaque mois : pesée de toutes les personnes âgées pour surveiller la courbe de poids par rapport aux mois précédents (surveiller les cassures de la courbe de poids).
- Tous les 6 mois : établir un bilan complet (poids, albumine, ingestats).
- En cas d’événement intercurrent (médical, nutritionnel ou psychologique) : établir un bilan complet pour ajuster l’alimentation.
Éviter certains pièges
- Une personne obèse peut être dénutrie.
- Une personne dénutrie peut ne pas perdre de poids du fait de certaines pathologies.
- La déshydratation peut entraîner un taux d’albumine normal chez une personne dénutrie.
Respecter les recommandations professionnelles.
EN RÉSUMÉ
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