Après une quinzaine d’années de progression constante, le nombre d’inscrits en formation d’aide-soignant a baissé deux ans de suite, en 2017 et 2018. Des chiffres qui inquiètent compte tenu des besoins croissants en recrutement de ces professionnels.
Moins d’inscrits en formation d’aide-soignant et au concours d’entrée
Selon l’enquête de la DREES auprès des centres de formation aux professions de santé et de leurs étudiants, en 2018, 26 200 élèves sont inscrits dans l’un des 484 établissements dispensant une formation d’aide-soignant. Ce nombre est en baisse de 6 % par rapport à l’année 2016. Et il reflète une réalité, le manque d’attractivité de ce métier, que révèle encore plus nettement la baisse du nombre d’inscrits au concours d’entrée en formation : entre 2014 et 2018, cette baisse a atteint 42 % (de 111 100 à 64 500 candidats).
La baisse du nombre de diplômés, quant à elle, se fait moins sentir : en 2018, ils étaient 300 de moins qu’en 2017 à obtenir le titre d’aide-soignant.
Face à ces difficultés de recrutement, le Gouvernement prépare une loi « grand âge et autonomie » qui devrait prendre en compte les mesures proposées par Myriam El Khomri dans son « Plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge ».
Quel est le profil des candidats ?
En 2017, à leur entrée en formation, les futurs aides-soignants étaient âgés en moyenne de 28 ans et 7 mois. La moyenne des étudiants intégrant une autre formation de la santé s’élève quant à elle à 25 ans et 5 mois. Cet écart s’explique par un parcours différent. Les futurs aides-soignants s’inscrivent plus souvent dans une démarche de reconversion professionnelle ou de retour à l’emploi : c’est le cas de 74 % d’entre eux, contre 35 % dans les autres formations de santé. Plus précisément, 52 % occupaient un emploi (dont les trois quarts dans le secteur sanitaire, social ou médico-social), 19 % étaient au chômage et 3 % étaient inactifs à la date d’entrée en formation.
Les femmes représentent une large majorité des inscrits en formation d’aide-soignant, à savoir 90 % : c’est plus encore que pour l’ensemble des formations de santé où elles sont 84 %.
La plupart des inscrits sont diplômés, bien que le concours d’entrée en formation d’aide-soignant soit ouvert sans condition de diplôme. En 2017, 57 % des étudiants se déclaraient titulaires du baccalauréat ou d’un titre équivalent (un baccalauréat professionnel à 56 %, technologique à 26 %, général à 15 %).
Enfin, les enfants d’employés et d’ouvriers sont plus nombreux dans les formations d’aide-soignant que dans les formations de santé supérieures. Les futurs aides-soignants bénéficient d’ailleurs plus fréquemment d’un financement que les inscrits en première année dans l’ensemble des autres formations de base (84 % contre 61 %).