Dans une enquête CARE-Institutions réalisée en 2016, la DREES s’intéresse à l’état psychologique des personnes âgées selon leur lieu de vie. Elle a analysé la situation de 3 300 personnes âgées de plus de 60 ans résidant de manière permanente dans les établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), dans les maisons de retraite non EHPAD et dans les établissements de soins de longue durée (SLD). Ces données ont été comparées à l’enquête CARE-Ménages menée par la DREES en 2015.
Chiffres et indicateurs de l’état psychologique des seniors
La confrontation de ces données révèle que l’état psychologique de l’ensemble des résidents d’établissements pour personnes âgées est en moyenne moins bon que celui des personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile. En effet, 18 % des seniors vivant en institution déclarent souffrir de dépression : ce pourcentage est deux fois et demie moins élevé chez les plus de 75 ans vivant à domicile (7 %).
Plus précisément, les résidents d’établissements sont plus nombreux :
- à ressentir fatigue, lassitude et épuisement (56 contre 44 %) ;
- à manquer d’appétit (28 contre 13 %) ;
- à avoir besoin de motivation pour effectuer des activités quotidiennes (37 contre 5 %) ;
- à n’avoir aucune activité quotidienne (19 contre 3 %).
Causes du mal-être des résidents d’EHPAD
Parmi les causes du mal-être psychologique figure la santé physique : 76 % des résidents jugeant leur état de santé très mauvais sont en détresse psychologique, contre 14 % de ceux qui estiment leur santé très bonne.
Une autre cause est liée au sentiment d’isolement : 23 % des résidents qui déclarent avoir beaucoup de difficultés à nouer des relations se déclarent en dépression, contre 13 % de ceux qui ne rencontrent pas cette difficulté.
Aussi, le deuil du conjoint, qui précède souvent l’entrée en établissement, peut être responsable de l’état dépressif des seniors.
De manière générale, l’entrée en établissement semble fragiliser le moral des personnes âgées : celles qui vivent en établissement depuis moins de 3 ans sont plus souvent en détresse psychologique que l’ensemble des résidents.