Quelques jours avant sa démission du gouvernement, Agnès Buzyn, alors ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé une série de mesures en faveur de l’attractivité du métier d’aide-soignant. Elle les a détaillées lors de sa visite à l’Institut de formation des aides-soignants (IFAS) de Nanterre, le jeudi 13 février dernier.
Un métier en tension
Agnès Buzyn a d’abord illustré par des chiffres la baisse d’attractivité du métier d’aide-soignant : entre 2012 et 2017, le nombre de candidatures aux concours d’entrée des instituts de formation des aides-soignants (IFAS) a diminué de 25 %, alors même que les besoins augmentent.
Elle a ensuite pointé une autre contradiction concernant les conditions de travail de ces professionnels, en citant Myriam El Khomri : « Les attentes que nous avons vis-à-vis des aides-soignants, mais aussi d’autres métiers comme les auxiliaires de vie à domicile, sont inversement proportionnelles à la reconnaissance dont nous les gratifions. »
Les mesures en faveur du métier d’aide-soignant
Un groupe de travail constitué d’aides-soignants, d’acteurs de la formation, d’organisations syndicales et d’employeurs a formulé des recommandations sur les missions et compétences des aides-soignants, les attendus de leur formation, les modalités d’accès à la formation et les formations complémentaires spécifiques orientées autour des problématiques propres de la personne âgée.
Voici les mesures qui en sont ressorties :
- Le concours d’aide-soignant est supprimé dès la rentrée 2020, comme l’a été récemment celui d’infirmier. L’entrée en IFAS se fera désormais sur dossier et entretien. Centrée sur les compétences et les qualités relationnelles plus que sur les connaissances, la sélection, d’après Agnès Buzyn, restera suffisamment rigoureuse.
- Une refonte du référentiel des missions, des activités et des compétences des aides-soignants entraînera une réforme de la formation initiale. Celle-ci passera de 10 à 12 mois dès la rentrée 2020.
- Concernant la formation continue, les aides-soignants travaillant auprès des personnes âgées se verront proposer une nouvelle formation certifiante « accompagnement du grand-âge en équipe », d’une durée de 105 heures.
- Un fonds national de prévention de 40 millions d’euros financera des actions de prévention pour lutter contre les maladies professionnelles et les accidents du travail, très fréquents dans le secteur hospitalier et celui du grand âge. Un allègement du temps de travail en fin de carrière est également en projet.
Ces mesures suivent la création de la nouvelle prime « grand âge » versée depuis janvier 2020 aux aides-soignants travaillant auprès des personnes âgées.