Les Échos Études analyse les conséquences de la crise sanitaire sur le secteur des EHPAD et anticipe son évolution à venir. Son auteur, Raoul Tachon, est un consultant indépendant spécialiste du secteur médico-social. Dans cette étude, il s’appuie notamment sur de nombreux retours d’expérience à partir d’entretiens avec les acteurs majeurs de ce secteur
Le modèle des EHPAD est « mis à rude épreuve par le Covid-19 ». C’est ce constat qui fonde l’étude de Raoul Tachon. Elle rappelle pour commencer ses « conséquences humaines dramatiques », chiffres à l’appui : selon Santé Publique France, les résidents d’EHPAD constituent près de la moitié des personnes décédées du Covid-19 en France.
S’y ajoutent des « impacts économiques » importants. La hausse de l’OGD (objectif global des dépenses) est en effet estimée à 14,8 % en 2020 pour les établissements et services pour personnes âgées. Elle est due entre autres à une perte de recettes (liée aux décès et à l’arrêt des admissions), à des dépenses d’exploitation supplémentaires (liées aux équipements de protection, de désinfection…) et à une hausse des charges de personnel (liée au remplacement des effectifs absents). La situation est toutefois décrite comme plus positive pour les grands groupes du secteur privé, commercial et associatif.
Par ailleurs, la crise met en lumière et accentue les difficultés déjà existantes dans le domaine des ressources humaines : sous-encadrement chronique, manque d’attractivité des métiers du secteur, médicalisation insuffisante des établissements…
L’étude s’intéresse aussi à l’évolution des rapports des EHPAD avec l’hôpital et les services de soins à domicile. Elle zoome sur les conséquences de la crise sur le secteur des résidences services seniors et leurs stratégies pour y répondre.
Le numérique sort quant à lui renforcé de la crise. Les EHPAD s’y sont largement ouverts pour pratiquer la télémédecine, préserver les liens familiaux et sociaux des résidents, utiliser des objets connectés permettant la stimulation motrice et cognitive…
Enfin, l’étude appelle le gouvernement à « sortir de la procrastination pour agir » et sortir d’un modèle à bout de souffle, en faisant référence à « la future loi Grand Âge et Autonomie, plus que jamais nécessaire… ».