Bernard Bonne et Michelle Meunier ont présenté au Sénat le rapport qu’ils ont rédigé sur la prévention de la perte d’autonomie. Ils plaident entre autres pour cesser de construire des Ehpad.
Prévention de la perte d’autonomie : une politique à améliorer
Selon Bernard Bonne, « on ne peut pas encore vraiment parler de politique de prévention de la perte d’autonomie au sens de politique publique bien structurée ». Il déplore en particulier « l’absence de coordination » et « le manque d’ambition » des actions engagées depuis la canicule de 2003.
Il propose dans un premier temps d’améliorer les outils d’évaluation de la perte d’autonomie et de mieux organiser le dépistage des risques, par exemple en systématisant des visites à domicile à partir de 70-75 ans.
Favoriser le maintien à domicile
Michelle Meunier a ensuite abordé un « autre sujet crucial de prévention de la perte d’autonomie », à savoir « l’adaptation des logements ». Les dispositifs existants ne sont, selon elle, pas suffisants : il faut accélérer leur déploiement et en simplifier l’accès pour les usagers.
Ce sujet est d’une importance particulière car selon le rapport, les Français souhaitent « à plus de 80 % » vieillir à domicile. Or Bernard Bonne souligne « que relève de la prévention ce qui permet aux gens de vieillir dans les conditions qu’ils ont choisies ».
Il préconise donc « l’arrêt de construction d’Ehpad » au profit de « l’accompagnement à domicile », alors que « le plan de relance annoncé par le Gouvernement en septembre dernier prévoit la construction de 30 000 nouvelles places à l’horizon 2030 ».
Même pour les personnes ne pouvant rester vivre chez elles, les Ehpad pourraient être remplacés par de nouveaux types d’établissements « ménageant de véritables espaces privatifs, protecteurs des résidents mais ouverts aux familles et aux habitants du quartier, qui peuvent profiter de ses commerces et de ses animations ».
Associer d’autres ministères à la prévention de la perte d’autonomie
Les deux auteurs du rapport formulent d’autres propositions en faveur de la prévention de la perte d’autonomie :
- Développer la prescription d’activité physique adaptée « qui ne donne pas forcément lieu à remboursement par la sécurité sociale mais peut avoir un effet incitatif positif ».
- Adapter l’environnement urbain au vieillissement.
- Impliquer les universités dans la structuration d’une offre dédiée aux seniors, la stimulation intellectuelle permettant de lutter contre les maladies neurodégénératives.
Consulter le rapport d’information sur la prévention de la perte d’autonomie : http://www.senat.fr/notice-rapport/2020/r20-453-notice.html