« C’est parce que l’Ehpad est un lieu de soin, qu’il reste un lieu de vie » : ce sous-titre annonce le fil conducteur du rapport de mission qu’ont remis les Professeurs Claude Jeandel et Olivier Guérin à la ministre chargée de l’Autonomie Brigitte Bourguignon, lundi 5 juillet. Ils y formulent 25 propositions « pour une prise en soins adaptée des patients et des résidents » en Ehpad et en USLD.
S’appuyant sur les résultats de leur enquête, le rapport vise à favoriser une prise en charge plus personnalisée et plus sécurisante au sein des établissements accueillant des personnes en perte d’autonomie. L’objectif à terme est que l’accompagnement tienne davantage compte des états pathologiques et des profils de soins nécessaires aux résidents.
Ainsi, les deux professeurs commencent par recommander de requalifier les USLD en unités de soins prolongés complexes (USPC) à vocation strictement sanitaire. Or pour que cela soit possible, le modèle des Ehpad doit être révisé et leur dimension médico-soignante renforcée. C’est ce que développent les 24 recommandations suivantes.
En effet, les auteurs du rapport préconisent « une sectorisation raisonnée et raisonnable au sein des Ehpad ». Ils souhaitent notamment « doter dans les meilleurs délais l’ensemble des Ehpad d’unités de vie protégées ou unités de soins spécialisées Alzheimer » et « de Pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) ». Selon eux, il convient également de « poursuivre le déploiement des Unités d’Hébergement Renforcées (UHR) au sein des Ehpad afin d’assurer un maillage territorial et de rendre ces unités accessibles à plusieurs Ehpad du même bassin ».
Parmi les autres recommandations, on peut citer aussi les suivantes :
- « Doter les EHPAD des catégories professionnelles du soin indispensables et des seuils minimaux en termes de ratios en personnel. »
- « Reconnaitre la spécificité des infirmières en pratique avancée (IPA) en gérontologie et mutualiser cette fonction au sein d’un groupe de plusieurs Ehpad. »
- « Concrétiser au plus vite les adaptations architecturales nécessaires des EHPAD face à la prévalence élevée des troubles neurocognitifs et comportementaux. »
Brigitte Bourguignon commente : « Les réformes que nous avons entreprises depuis un an et celles que nous allons lancer rejoignent une grande partie des recommandations. Je veux que ces établissements soient des lieux de soins exemplaires mais aussi des lieux de vie. »