600 000 Français vivent aujourd’hui en EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), soit 15 % des plus de 80 ans. Selon un rapport de la Cour des Comptes publié en février 2022, leur prise en charge médicale y est insuffisante. Un nouveau modèle est à construire.
Dans son rapport, la Cour des Comptes reconnaît des efforts et des progrès. Mais des améliorations restent nécessaires dans le financement, l’organisation et la prise en charge médicale au sein des EHPAD.
C’est pourquoi elle propose d’abord de recentrer la prise en charge des résidents d’EHPAD sur la qualité et la prévention. La qualité doit être améliorée par la publication d’indicateurs de mesure et le contrôle effectif par les ARS et les départements, en toute transparence, notamment vis-à-vis des familles. Les outils numériques doivent y contribuer.
Afin que les résidents aient accès à un médecin traitant et bénéficient d’une meilleure prévention, la Cour des Comptes souhaite ouvrir le tarif global à plus d’établissements. Cette option permet en effet de financer l’ensemble de l’activité médicale sous forme de forfait pour l’établissement et facilite le recours au médecin salarié. Les établissements ont alors moins recours aux hospitalisations et constatent une moindre consommation médicamenteuse.
Le nombre de résidents atteints de maladies neurodégénératives augmentent. Ceux-ci doivent être pris en charge au sein d’unités et de dispositifs dédiés. Quant aux résidents qui ne souffrent pas de troubles neurocognitifs, les Ehpad doivent continuer à les accueillir selon des modalités de prise en charge davantage ouvertes sur le domicile et la ville. Les bâtiments, par leur sectorisation et la modularité, doivent faciliter la gestion de cette diversité des publics accueillis.
Enfin, le rôle de l’Ehpad doit, selon la Cour des Comptes, évoluer dans son territoire d’implantation en devenant un « centre de ressources » dans une logique de services aux personnes âgées en perte d’autonomie, y compris à domicile.