225000 personnes sont diagnostiquées chaque année comme atteintes de la maladie d’Alzheimer. Cela représente un nouveau cas toutes les deux minutes trente et un ensemble de 1.2 million de personnes touchées en France. Avec le vieillissement de la population, ce nombre devrait dépasser les 2 millions dans quelques années.
L’appel de la Présidente de la Fondation Médéric Alzheimer
Hélène Jacquemont, Présidente de la Fondation Médéric Alzheimer, regrette que, malgré cette réalité, le sujet de la maladie d’Alzheimer, comme celui du vieillissement de la population, n’ait pas occupé plus de place dans le débat de la campagne présidentielle. Elle parle de « déni collectif » et lance un appel : « N’oubliez pas Alzheimer ! »
Dans une tribune parue dans l’édition numérique du 23 mai 2022 du quotidien Ouest-France, Hélène Jacquemont présente les enjeux liés à cette maladie et, de manière plus générale, au vieillissement de la population.
Prévention, accompagnement et habitat
« Le premier des enjeux est celui de la prévention. Celle-ci demeure l’alternative la plus réaliste pour absorber la vague démographique à venir dans des conditions raisonnables de soutenabilité de notre modèle de prise en charge. » Des moyens tels que l’activité physique adaptée ou l’alimentation peuvent repousser l’apparition de la maladie. Un travail de communication est donc nécessaire auprès des populations isolées, fragilisées ou précaires notamment. « Cela implique la mobilisation des réseaux professionnels et associatifs en vue de conduire une action coordonnée et efficace. »
« L’accompagnement, notamment dans le cadre d’une pathologie ne disposant pas de traitement curatif – pas plus que la vieillesse du reste – est le second enjeu majeur pour demain. » La Présidente de la Fondation Médéric Alzheimer souligne les « disparités territoriales, l’accès de plus en plus tardif au diagnostic, le durcissement des critères d’admissions ou bien encore à la carence de solutions d’accompagnement de nuit ». Elle souhaite donc « une nouvelle organisation des soins qui favorisent un meilleur suivi et une meilleure qualité de vie au domicile comme en établissement », ainsi qu’ « une meilleure valorisation et diffusion des interventions non médicamenteuses (INM), dans la mesure où leur efficacité est désormais scientifiquement prouvée ».
« Le troisième enjeu est celui de l’habitat, la question du lieu de vie étant un puissant levier pour garantir le respect de la volonté et de la dignité des personnes. » Afin de développer « l’habitat alternatif », il faut favoriser la communication sur l’existence et l’intérêt de ce type de solutions, mais aussi et surtout de créer les conditions de leur pérennisation : soutenir le financement à travers l’intervention publique, inclure ces nouveaux habitats dans la programmation immobilière des territoires, veiller à la création et au renforcement des offres de services de proximité… »