Contrairement aux idées reçues, et malgré son caractère intentionnel, le suicide est classé de façon universelle dans les morts évitables ou, tout du moins, partiellement évitables. Dans une étude sur « les suicides et tentatives de suicide » des patients des établissements sanitaires et médico-sociaux, la Haute Autorité de santé (HAS), propose des préconisations afin de réduire la survenue de ces drames.
Elle invite les établissements tels que les EHPAD à appliquer une politique « zéro suicide » afin non seulement de prévenir les passages à l’acte, mais aussi d’améliorer les soins pour tous les patients suicidaires.
Il convient en premier lieu de sécuriser l’environnement, puis d’évaluer le risque suicidaire pour chaque patient. En cas de crise suicidaire, un plan personnalisé de sécurité doit être construit.
En cas de passage à l’acte d’un patient, le rapport détaille les étapes de « postvention » qui prennent en compte la famille, les professionnels et les autres patients affectés par l’évènement.
Dans les EHPAD en particulier, les tentatives de suicide présentent des caractéristiques spécifiques aux personnes âgées. Parmi celles-ci, on peut retenir que :
- les affections somatiques peuvent prendre le devant de la scène et conduire à moins explorer d’autres causes au mal-être ;
- la surveillance est moindre et/ou les personnes âgées ont tendance à déjouer la surveillance.
La formation des professionnels doit donc être une priorité. La connaissance des facteurs de risque de suicide spécifiques à cette tranche d’âge doit notamment permettre de mieux les prévenir. Il s’agit par exemple des expériences de deuil, de perte, de séparation et de solitude, mais aussi des symptômes physiques continus tels que les maladies en phase terminale, les maladies physiques aiguës et les douleurs chroniques.
Enfin, des périodes à risque ont été identifiées, telles que le mois qui précède l’entrée dans un EHPAD et le mois qui suit l’admission.
Consulter le rapport de la HAS sur « les suicides et tentatives de suicide de patients »