Avec l’avancée en âge, conduire peut devenir dangereux, surtout quand s’ajoutent des troubles cognitifs. Or les personnes concernées sont souvent dans le déni et n’envisagent pas spontanément d’arrêter de rouler. Comment accompagner les personnes malades à renoncer à leur voiture ? Quelles solutions leur proposer pour limiter les conséquences de cette décision ? La SFGG a abordé ces questions lors des Printanières 2023 sur la conduite automobile.
La majorité des personnes âgées de 75 ans et plus (82 %) décident d’elles-mêmes d’arrêter de conduire. Au contraire, pour 76 % des personnes souffrant de troubles cognitifs tels que la maladie d’Alzheimer, cette décision est imposée par la famille après une succession d’incidents autour de la voiture.
Les proches en viennent parfois même à trouver des stratégies (cacher les clefs, débrancher la batterie, prêt de la voiture à une proche, simulation de vols…) empêchant la conduite, mais entraînant une très forte culpabilité. En effet renoncer à sa voiture entraîne souvent l’arrêt des activités culturelles, sociales et familiales, voire l’isolement social.
Selon 38 % des aidants et 23 % des personnes malades, les médecins généralistes pourraient jouer un plus grand rôle dans l’accompagnement vers la fin de la conduite. Mais ceux-ci considèrent n’avoir pas les outils pour évaluer et accompagner leurs patients dans cette décision.
Les accompagnements pour maintenir une conduite sécurisée existent mais ils sont peu connus. Par exemple, seules 8 % des personnes malades ont participé à des stages de conduite automobile avec un moniteur pour se perfectionner.
De même, les solutions existent pour compenser l’arrêt de la conduite sont sous-exploitées. Il s’agit du co-voiturage avec un proche, de la marche à pied, des transports collectifs, des services d’aides tels que des accompagnateurs pour des activités (courses, coiffeur, médecin, famille…), des services de livraison de courses à domicile, etc.