Le 6 septembre 2023, Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, a déclaré que les revalorisations salariales décidées pour l’hôpital public s’appliqueraient aussi aux aides-soignants et aux infirmiers des Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) publics de la fonction publique hospitalière. Une annonce saluée par les professionnels du secteur qui réclament toutefois son application aux EHPAD de tous statuts.
Jeudi 31 août 2023, la Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé la valorisation du travail des soignants à l’hôpital de nuit, ainsi que pour le dimanche et les jours fériés : « Travailler de nuit sera, à partir de janvier prochain, rémunéré 25 % de plus que le jour. Pour le travail du dimanche et les jours fériés, l’indemnité actuelle sera majorée de 20 %. »
Après leur extension aux EHPAD publics, la Fédération hospitalière de France (FHF) a salué « ces mesures [qui] contribuent à la reconnaissance de l’engagement des soignants dans les EHPAD, au quotidien et pour l’accompagnement des tous les résidents [et qui] participent également de l’attractivité des EHPAD publics, en reconnaissant leur place essentielle dans une société de la longévité ».
Mais la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (FNADEPA), quant à elle, a appelé « instamment la ministre à étendre ces revalorisations à l’ensemble des EHPAD de tous statuts, publics comme privé, afin de ne pas reproduire les difficultés d’application du Ségur de la santé et de la prime Grand âge ». Elle a rappelé « que l’ensemble du secteur du Grand âge souffre d’une pénurie de ressources humaines [et que] sa limitation à la seule fonction publique hospitalière risque d’entrainer une fois de plus une rupture d’égalité préjudiciable entre les personnels soignants des structures publiques hospitalière, territoriale et privées ».
Charles Guépratte, directeur général de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires (FEHAP), a lui aussi exprimé son mécontentement : « Cette annonce qui précise que seul le secteur public est concerné est un coup de massue pour le privé solidaire, alors que nous représentons plus de 30 % des EHPAD. Une fois de plus, il va falloir se battre pour obtenir une équité de traitement alors que les besoins en matière d’accueil ne cessent de croitre et que la pénurie de professionnels s’intensifie de jour en jour. »
De même, l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (UNIOPSS) a demandé l’application de ces revalorisations salariales au « secteur privé associatif [qui] dépend essentiellement des ressources de l’État et des départements », considérant que « dans un secteur déjà en forte difficulté, cette injustice va renforcer la concurrence entre les secteurs et les professionnels alors que nous avons avant tout besoin de coopération et de renforcer globalement la qualité de l’offre au bénéfice des personnes vulnérables ».