L’aide aux personnes en perte d’autonomie repose en grande partie sur leurs proches. Leur rôle, précieux, a-t-il des répercussions sur leur santé ? C’est la question à laquelle répond le dossier n°122 de la DREES, publié en octobre 2024. L’étude s’appuie sur les enquêtes VQS 2014 et CARE-Ménages 2015, ciblant les individus de 60 ans et plus vivant à domicile.
D’après cette étude, les aidants seniors (âgés de 60 ans ou plus) qui apportent une aide régulière à un proche se déclarent généralement en meilleure santé que leurs pairs non aidants. Environ 8 % des aidants seniors rapportent un mauvais ou très mauvais état de santé, contre 14 % des non-aidants du même âge et genre. Cet écart pourrait s’expliquer par un effet de sélection, les individus en meilleure santé étant plus enclins à devenir aidants.
Mais chez les seniors, le fait de cohabiter avec une personne en perte d’autonomie a des répercussions sur la santé. En effet, ils sont deux fois plus nombreux à déclarer un mauvais ou très mauvais état de santé (24 % contre 12 % des autres seniors). De plus, 35 % d’entre eux sont en état de détresse psychologique, et 39 % ont consommé des médicaments anxiolytiques ou antidépresseurs au cours de l’année, des proportions nettement supérieures à celles observées chez les autres seniors.
Une différence existe selon le genre de l’aidant. En effet, les femmes aidantes déclarent davantage de conséquences négatives sur leur santé que les hommes aidants. Cette tendance est particulièrement marquée chez les conjointes et, dans une moindre mesure, chez les filles aidantes. Les raisons potentielles de cette disparité, telles que la nature de l’aide apportée ou la difficulté à concilier aide et activités domestiques, n’ont pas fourni d’explications concluantes.
Ces résultats suggèrent que la cohabitation avec une personne en perte d’autonomie peut affecter la santé des aidants, mais aussi celle de tous les cohabitants, même s’ils ne se déclarent pas aidants. L’étude souligne l’importance de reconnaître et de soutenir les proches aidants, en particulier les femmes et les cohabitants, pour atténuer les impacts négatifs sur leur santé.