La Cour des comptes vient d’alimenter à sa façon le feuilleton du DMP (Dossier médical personnel). Elle suggère aux pouvoirs publics de remettre la main à la poche car « un financement plus élevé permettrait un déploiement plus rapide et se traduirait par un rapport coût-efficience du dispositif susceptible de progresser plus vite et une estimation réaliste des coûts unitaires pourrait être entreprise. »
En creux, les sages de la rue Cambon reprochent aux pouvoirs publics de s’être désinvestis du DMP depuis 2011, au moment même où l’Asip Santé (Agence des systèmes d’information partagés de Santé) le faisait enfin décoller et s’engageait dans son déploiement sur l’ensemble du territoire. En résumé, la Cour des comptes explique qu’alors que le coût du DMP représenterait déjà « probablement beaucoup plus de 500 millions d’euros » depuis 2005, ce serait, aujourd’hui, un investissement à perte que de ne plus lui donner les moyens d’exister.
Mais l’importance de ce rapport, publié le 13 septembre, réside certainement plus dans les manœuvres qu’il suscite pour déstabiliser l’équipe dirigeante de l’Asip Santé que dans son contenu. Il est vrai que le DMP n’est pas un dossier « de gauche » et que le nouveau Gouvernement va certainement saisir cette occasion pour rebattre les cartes. Espérons seulement qu’il ne cassera pas tout ce qui a été bâti avec peine jusqu’ici et qui commence à fonctionner dans seize régions françaises, mobilisant des milliers d’acteurs sur le terrain.