Voici les principaux aspects que les Ehpad doivent anticiper pour préparer au mieux les années à venir.
Les résidents seront de plus en plus dépendants et, en prime, de plus en plus malades, selon la Fédération française des associations de médecins coordonnateurs en Ehpad (FFAMCO). C’est, selon elle, l’effet domino de la mise en place de la Tarification à l’activité (T2A) à l’hôpital : avec ce système de tarification, les personnes restent en effet de moins en moins longtemps dans les services de soins aigus, pour éviter qu’elles ne coûtent trop cher aux établissements.
« Elles sont donc de plus en plus transférées dans des services de soins de suite où les tarifications à l’activité risquent d’être appliqués si ce n’est déjà fait, estime la Fédération. À ce moment-là, elles seront alors de plus en plus transférées vers les structures médico-sociales avec, à la clef, beaucoup plus de besoins de soins sanitaires. » Les Ehpad devront s’adapter à cette nouvelle contingence de résidents, dont la glycémie ou le risque d’insuffisance cardiaque et respiratoire devront en particulier être surveillés. « Il va falloir protocoliser nos actions et éventuellement avoir des infirmiers de nuit », avertit la FFAMCO qui estime que l’on assiste déjà aux prémices de cette évolution.
Douches quotidiennes
Les futurs résidents, issus du baby-boom, seront sans doute confrontés à des pathologies et à des problématiques nouvelles. Si, aujourd’hui, la majorité des résidents portent des prothèses dentaires, leurs successeurs auront, selon toute vraisemblance, conservé leurs dents. Il faudra donc mettre l’accent sur les soins de bouche et reprotocoliser les prises en charge.
Par ailleurs, les baby-boomers ayant des habitudes de vie différentes de celles de leurs aïeuls, ils considèreront par exemple la douche quotidienne comme incontournable. Or, les structures les plus anciennes ne disposent pas toutes d’une salle de bain par chambre et il n’est pas si rare, actuellement, que des résidents se voient proposer une douche tous les dix jours. Cela nécessitera une révision des objectifs et des profils de poste des personnels des Ehpad.
Informatique
Si les résidents actuels ont encore des activités « traditionnelles », comme jouer aux cartes ou au Scrabble, se promener, chanter… leurs successeurs auront peut-être d’autres passe-temps, en particulier liés à l’informatique. Il sera donc difficilement concevable, à l’avenir, d’imaginer une chambre d’Ehpad sans ordinateur. Ce qui posera la question de savoir comment équiper au mieux les établissements.
Des structures plus évolutivesSi, à l’avenir, les pratiques doivent évoluer, les architectures aussi. Sans doute avec l’aide d’experts gériatres afin de concevoir au mieux les futurs lieux de vie des personnes âgées. Ceux-ci doivent être plus adaptés à la grande dépendance causée par l’avancée en âge, le handicap, voire l’obésité. Des locaux plus adéquats fluidifieront le travail des équipes, assure Claudy Jarry, Président de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa). Les structures doivent également être plus souples et reposer sur une ossature faite de poteaux et de poutres plutôt que de béton du sol au plafond afin de pouvoir changer plus facilement l’affectation de certaines pièces. Car, finalement, la structure en elle-même n’est qu’un outil de travail au service d’un projet d’établissement. |