C’est un type d’handicap que l’on imagine souvent plus « assimilable ». Les déficiences visuelles requièrent pourtant, en Ehpad, des différences d’accompagnement qui méritent d’être anticipées, comme l’explique Dominique Perriot, directeur de l’Institut Val Saint-Mandé (94).

Créé en 1883 pour accueillir les personnes malvoyantes, l’Institut s’est progressivement transformé pour recevoir aujourd’hui tous les publics en situation de handicap. Confronté à la problématique du vieillissement de ses résidents, l’institution se dote d’un foyer pour adultes handicapés qui verra le jour à l’été 2014.

 

Une personne malvoyante ne peut pas s’adapter à son environnement, c’est l’environnement qui s’adapte à elle.
Laisser traîner une chaise dans le couloir peut représenter un réel danger. Le personnel doit donc faire en sorte de faciliter les déplacements en étant pédagogue et en parcourant l’établissement avec le résident pour qu’il repère bien les lieux. Il convient aussi de communiquer auprès des autres pensionnaires pour qu’ils soient vigilants.

Les personnes malvoyantes veulent être traitées comme tout le monde

Certains passent à côté d’un aveugle sans lui dire bonjour en se disant « il ne me voit pas » mais il entend tout ! D’autre part, les personnes malvoyantes préfèrent qu’on les accompagne plutôt que l’on fasse les choses à leur place, sinon elles perdent leurs repères.

L’Institut Val Saint-Mandé (94).

Attention aux changements

Tout changement dans le mobilier et l’architecture peut perturber les repères d’une personne malvoyante et provoquer un risque de chute. Il convient donc de respecter au maximum leurs habitudes (une même place au restaurant, un rangement strictement similaire à celui du résident dans sa chambre…) ou de prévenir et expliquer d’éventuels changements.

Un environnement à adapter

Une signalétique adaptée, des rampes dans les escaliers, des formes et des couleurs ajustées pour les déficients visuels, des repères sonores, des casques pour l’audio-description à la télévision : autant d’adaptations qui permettent d’offrir aux personnes souffrant de handicap visuel un environnement confiant et serein (voir le guide de l’Agirc-Arrco « Déficiences sensorielles : guide pour l’adaptation des établissements médico-sociaux et sanitaires »)

Un accompagnement spécifique au repas

Il faut accompagner le repas, expliquer à la personne ce qu’elle mange, où est la carafe d’eau etc.  Si possible, éviter les plats qui sont compliqués à manger comme le poisson, à cause des arrêtes, ou les côtelettes. Pensez aussi à choisir le contenant le plus adapté au type de nourriture (mettre les crudités dans un bol plutôt que dans une assiette etc.).

 

Enfin un Ehpad pour personnes sourdes Le premier Ehpad français bénéficiant d’un service d’accueil spécifique pour les personnes sourdes de naissance, l’Ehpad Saint François de Sales à Capinghem (Nord), a ouvert ses portes début 2013. Si l’établissement compte 42 places (sur 82 chambres) réservées à ce public, 7 résidents y sont, pour l’heure, installés. Ils sont pris en charge par des professionnels pratiquant la Langue de signes française (LSF) dont 3 sont sourds.