Des chercheurs de l’Institut italien de technologie (IIT, Gênes) et du laboratoire Cognition, action et plasticité sensorimotrice de l’université de Bourgogne (Inserm, Dijon) ont récemment mis en évidence un mécanisme physiologique qui pourrait avoir des conséquences importantes pour la restauration des fonctions cérébrales après une lésion de type AVC mais aussi favoriser le ralentissement de l’effet des maladies neuro-dégénératives.
La chose est évidemment très technique mais consiste, pour résumer sommairement, à « tester la propriété du cerveau qui consiste à coupler la perception visuelle au cortex moteur dans le cadre du remodelage des circuits corticaux » et ainsi à solliciter les neurones miroirs. Une première expérience visait en l’occurrence à vérifier la réorganisation des cartes corticales motrices lors de l’immobilisation du bras. Dans le cadre de la seconde, des sujets immobilisés regardaient des paysages naturels et d’autres des vidéos d’action de préhension manuelle d’objet divers. Alors que l’atrophie de la zone corticale due à l’inactivité restait visible pour le groupe ayant regardé le documentaire, celle-ci a disparu après l’observation des vidéos montrant des mouvements de la main.
Dans une troisième et dernière expérience, les chercheurs ont voulu comparer cette propriété du système miroir à mobiliser le cerveau moteur par la seule perception visuelle avec une méthode bien connue des sportifs qui consiste à s’entraîner mentalement en imaginant les mouvements. Etonnamment, aucune compensation de l’atrophie n’a pu être mise en évidence lorsqu’au lieu de regarder les vidéos, on imagine les gestes de préhension.
Bilan : « Ces résultats montrent pour la première fois qu’il est possible de modifier l’architecture du cortex moteur par simple observation d’actions. Cette propriété représente une solution thérapeutique très prometteuse pour prévenir sans médicament l’effet de l’inactivité du au vieillissement ou encore restaurer les fonctions cérébrales lésées », assurent l’IIT et l’Inserm.