Alzheimer, bientraitance et démarche qualité : tels sont, aujourd’hui, les thèmes de formation plébiscités par les professionnels en Ehpad. Des choix guidés par l’évolution des résidents de plus en plus âgés et dépendants.
Tous types d’établissements confondus, les formations préférées des professionnels concernent la prévention de la maltraitance et le développement de la bientraitance, la prise en charge de la douleur, de la fin de vie, du projet de vie individualisé et des résidents ayant des troubles cognitifs du type démence ou maladies apparentées ou encore la maîtrise de la grille Aggir et les risques infectieux.
Influencées par l’évolution des établissements, dont la population est de plus en plus âgée et dépendante, ces formations sont, selon plusieurs observateurs du secteur, conformes aux besoins du terrain. Outre le fait qu’elles répondent aux recommandations de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm), ces formations correspondent en effet également à la volonté des établissements « de susciter une prise de conscience générale des salariés de l’impact de l’évaluation de l’autonomie en Ehpad sur le budget soins », explique Chantal Renaudineau, responsable du centre Gérontéval qui accompagne les établissements sanitaires et médico-sociaux. Et de rappeler que les Ehpad doivent également s’inspirer des pistes d’amélioration définies dans le cadre des évaluations internes et externes.
De nouvelles pistes
Depuis quelques années, des formations alternatives se multiplient qui s’intéressent au bien-être des résidents. « Musicothérapie, toucher-massage ou humanitude ont permis aux professionnels de redonner du sens à leur pratique quotidienne et d’apporter aux résidents du bien-être. Les formations sur la sexualité répondent quant à elles aux droits et aux libertés des personnes vivant en institution », note ainsi Chantal Renaudineau. Le management, l’organisation du temps ou encore les transmissions ciblées font aussi florès dans un contexte de budgets contraints et de recherche d’efficience. Ces formations permettent de repenser les organisations de travail au profit du temps effectivement consacré à la prise en charge des résidents. « Toutefois, pour ce type de formation, nous ne savons pas encore si ces thématiques sont éligibles au Développement professionnel continu (DPC) », s’interroge Rafael Verdejo, consultant formateur au centre Geronteval. Et Isabelle Barges, Directrice de la qualité de vie à la Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées (Fnaqpa), de conclure : « Ce n’est pas tant le thème de formation que les méthodes qui vont à l’avenir être privilégiées. Le mode relationnel, la façon de créer du lien et de pouvoir faire comprendre : voilà ce dont ont besoin les salariés ».
« Il faut former les salariés aux besoins des résidents atteints de troubles psychiatriques »Selon Renato Saiu, psychologue clinicien à la résidence Le Clos de Cimiez, à Nice, de nouvelles formations pourraient voir le jour dans un avenir proche. Celles-ci concernent « un nouveau type de population que l’on voit arriver depuis quelques années en Ehpad : des résidents jeunes, en général moins de 60 ans, présentant des pathologies psychiatriques ». Si, en interne, les psychologues sensibilisent et informent les salariés des besoins de ce public, « les soignants doivent bénéficier d’une formation spécifique dans ce domaine car les besoins de ces résidents sont différents », estime le psychologue. Il est primordial, par exemple, de comprendre la logique de ces troubles ou encore de détecter d’éventuelles hallucinations, précise Renato Saiu, « afin de mieux aborder la personne et d’adapter la prise en charge ». |