Dans les EPHAD, les procédures d’hygiène sont indispensables afin d’éviter la propagation de maladies infectieuses auprès de personnes âgées fragiles. Ces procédures peuvent aussi exposer les salariés à différents risques professionnels, il convient donc de mettre en place les méthodes qui assureront la meilleure efficacité tout en exposant au minimum les salariés.
Les salariés peuvent être exposés aux risques suivants : >Risques de troubles musculo-squelettiques
liés aux activités de nettoyage et désinfection, >Risques liés à l’utilisation de produits chimiques qui se traduisent souvent par des irri- tations ou des allergies, mais qui peuvent s’avérer plus graves en cas d’expositions prolongées à des
produits dangereux.
> Risques biologiques, liés aux pathologies de cer-
tains résidents (on voit actuellement une recrudes- cence de maladies professionnelles liées à la gale et à la tuberculose) mais aussi aux activités de soins, de nursing, de lavage de linge souillé…
Risques de troubles musculo-squelettiques
Les situations de travail pour l’hygiène des chambres, salles de bains et espaces de restauration sont connues des services prévention et ont fait l’objet de nom- breuses mesures de prévention dans l’hôtellerie-res- tauration. Tout d’abord, il convient de limiter l’en- combrement des sols afin de faciliter le passage d’un matériel de nettoyage. Pour cela, certains meubles de la chambre peuvent être fixés au mur (commode, table de nuit…), de même dans la salle de bains pour le lavabo et la cuvette de WC. Dans les couloirs il faut
éviter tout stockage de matériel (lève-personnes, cha- riots…) et dans la salle de repas privilégier des chaises qui peuvent être posées sur les tables par les accou- doirs afin de libérer les sols.
Pour les surfaces ainsi dégagées il est possible d’utili- ser une auto-laveuse qui présente l’avantage de laisser le sol quasiment sec et limite le risque de glissade (en- core faut-il pour cela maintenir en état la raclette d’as- piration). Certains matériels compacts, sur batteries, permettent de nettoyer le sol d’une chambre. Un injec- teur aspirateur de vapeur peut aussi assurer efficace- ment le nettoyage et le séchage des sols. Ces matériels limitent les sollicitations des bras, des épaules et du dos pour les nettoyages. Des balais microfibres à manches ergonomiques, permettant de limiter les mouvements nécessaires pour nettoyer une zone, peuvent aussi contribuer à améliorer les conditions de travail.
Pour le nettoyage des murs des salles de bains, des vitres voire des housses de matelas, l’utilisation d’un nettoyeur vapeur peut limiter les sollicitations des membres supérieurs.
Fiches de Données de Sécurité
La réglementation impose aux fournisseurs de produits chimiques de fournir les fiches de données de sécurité des produits lors de la première livraison et à chaque mise à jour de la fiche. Cet envoi se fait par courrier ou par mise à disposition d’un site dédié (Quick FDS par exemple). Ces fiches doivent être tenues à disposition du personnel. En pratique il faut en plus synthétiser les risques et mesures de prévention liés à chaque produit sur un document présentant, par exemple, la photo du produit et en illustrant le propos de pictogrammes prévention (gants, lunettes, …). Ces documents sont à afficher sur les lieux d’utilisation.
Risques liés à l’utilisation des produits chimiques
Les opérations de nettoyage et désinfection amènent le plus souvent l’utilisa-
tion de tensio-actifs, de produits caustiques et de molécules désinfectantes.
Certains de ces produits peuvent être irritants, corrosifs, allergisants faisant
l’objet de tableaux de maladies professionnelles (glutaraldéhyde, ammoniums
quaternaires). La première étape de la démarche de prévention consiste à éviter
le risque. Pour cela le nettoyage vapeur est une réponse intéressante qui devra
être validée par les hygiénistes de l’entreprise. Ce nettoyage vapeur peut aussi
être utilisé en alternance avec un nettoyage chimique, ce qui permet de limiter
le risque. L’utilisation de balais microfibres à l’état humide évite l’utilisation de
produits détergents ou limite leur utilisation à une ou deux fois par semaine.
Pour le nettoyage des surfaces et des équipements on peut substituer les
produits chimiques par un nettoyage vapeur (murs de salles de bains), sinon
limiter le risque en utilisant des lingettes préimprégnées. Dans tous les cas, le
pulvérisateur est à proscrire, le brouillard diffusé peut être respiré par le salarié et provoquer des irritations ou des intoxications.
Dans le cas d’une désinfection de chambre après le départ d’un résident, il est
possible d’utiliser un désinfectant en brumisation. Dans ce cas il faudra utiliser
un dispositif à déclenchement différé, s’assurer de l’étanchéité des portes ou la
réaliser à l’aide d’un ruban adhésif, ne pénétrer dans la pièce pour l’aérer que
Risques biologiques
Une formation au respect des procédures recommandées pour les interventions auprès des personnes malades, la gestion des DASRI, du linge souillé, des protec- tions souillées permettent la prévention des risques biologiques pour les salariés sur le lieu de travail. Ces formations doivent intégrer le personnel hôtelier et les éventuels prestataires concernés de l’établissement. Il faut de plus une barrière sup- plémentaire entre le lieu de travail et le domicile du salarié pour éviter tout risque de contamination au domicile ou à contrario éviter tout risque de contamination de l’EHPAD par des germes issus du domicile. Pour cela, l’établissement doit disposer de vestiaires pour le personnel, séparés pour les hommes et les femmes, disposant de douches et de sanitaires. Les armoires vestiaires seront à deux compartiments, l’un pour le linge privé, l’autre pour la tenue de travail et le haut du meuble sera incliné pour éviter toute rétention de salissures ou tout stockage d’objets.
Philippe Corre, Ingénieur Conseil Cramif.
lorsque l’ensemble de l’aérosol sera retombé.