Avec l’allongement de la durée de vie, le nombre de personnes âgées dépendantes augmente. Par conséquent, d’après la Drees, le nombre de bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), qui s’élevait à 1,3 million en 2021, devrait connaître une hausse de plus de 29 % d’ici à 2040, soit 350 000 bénéficiaires supplémentaires. Quels besoins d’accompagnement et de financement public découlent de cette évolution ? Dans la note IPP n° 96, Pauline Mendras propose des réponses.
Cette hausse de 29 % du nombre de bénéficiaires de l’APA à l’horizon 2040 représente une augmentation annuelle moyenne de 1,5 %. Ce nombre atteindra ainsi 1,7 million, dont 586 200 en Ehpad et établissements assimilés, 1 million en logement ordinaire et 74 000 en résidences autonomie.
Dans l’hypothèse d’un « virage domiciliaire », on prévoit un gel dans la création de places d’Ehpad. Dans ces établissements, les places seraient réservées aux personnes en perte d’autonomie sévère. Ainsi, le GIR moyen pondéré (GMP) y passerait de 759 en 2020 à 797 en 2040, alors qu’il diminuerait parmi les bénéficiaires de l’APA en logement ordinaire (542 en 2020 contre 536 en 2040) et en résidences autonomie (492 en 2020 contre 470 en 2040).
Pour répondre à l’augmentation des besoins en aide professionnelle à domicile, 42 % de personnel supplémentaire serait nécessaire, soit 138 200 ETP. En Ehpad, la hausse serait de 14 %, soit 61 000 professionnels.
Plusieurs scénarios peuvent alors être envisagés, par exemple :
- Sans augmentation des plafonds d’aide, des salaires et des coûts, les dépenses d’APA atteindraient 7,7 milliards d’euros en 2040, soit une augmentation de 30 % (en euros réels) : 2,8 milliards pour la partie établissement (+ 15 %) et 4,9 milliards d’euros pour la partie domicile (+ 41 %).
- Avec un ajustement annuel des coûts à domicile et en établissement ainsi que des plafonds d’aide, les dépenses d’APA augmenteraient de 4,8 milliards d’euros (+ 80 %) pour atteindre 10,7 milliards d’euros.