Une étude de la DREES permet d’estimer le nombre de résidents supplémentaires à accueillir en Ehpad compte tenu du vieillissement de la population dans les trois prochaines décennies. Une répartition différente des personnes âgées dans les différents lieux de vie possibles est aussi envisagée.
En 2030, 21 millions de seniors de 60 ans ou plus vivront en France, soit 3 millions de plus qu’en 2019. Parmi eux, 3 millions seront en situation de perte d’autonomie (avec un GIR compris entre 1 et 4). En 2050, les plus de 60 ans seront 25 millions, dont 4 millions en perte d’autonomie.
Différents scénarii sont envisagés pour anticiper la question du lieu de vie de cette partie de la population.
Dans le cas où les pratiques d’entrée en institution resteraient inchangées, il faudrait ouvrir 108 000 places en Ehpad d’ici à 2030, puis 211 000 places d’ici à 2050, en plus des 611 000 existantes aujourd’hui. Le rythme d’ouverture de places observé depuis 2012 devrait donc doubler.
Ces chiffres seraient plus importants encore si le nombre d’années gagnées en espérance de vie étaient passées en état de dépendance. Au contraire, dans une hypothèse plus optimiste où l’espérance de vie sans perte d’autonomie augmenterait d’autant d’années que l’espérance de vie globale, le maintien du rythme d’ouverture de nouvelles places en Ehpad observé depuis 2012 serait suffisant.
Dans le cas où le nombre de places en Ehpad serait limité à son niveau actuel (soit 611 000), ces établissements n’accueilleraient plus de seniors autonomes dès 2030, mais seulement les seniors les plus sévèrement dépendants (avec un GIR 1 ou 2). Une partie de ces seniors autonomes et modérément dépendants devraient être orientés vers d’autres types d’habitat : il faudrait alors créer plus de 140 000 places en résidences autonomie d’ici à 2030 et 250 000 places supplémentaires entre 2030 et 2050. Afin de limiter l’augmentation du nombre de places en résidence autonomie, les personnes âgées autonomes pourraient être maintenues à domicile.