Les seniors en situation de dépendance représentent actuellement 2,5 millions de personnes. En 2050, ils seront plus de 4 millions. Le financement de cette perte d’autonomie inquiète les Français. C’est ce que révèle l’enquête réalisée en ligne du 16 au 19 juin 2023 par Harris interactive pour la Mutualité Française (auprès d’un échantillon de 1 047 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus).
La dépendance inquiète la majorité des Français (74%), davantage que la retraite (64 %) et l’épargne (69 %). Ce pourcentage est encore plus important chez les femmes, les plus de 50 ans et les aidants, davantage confrontés à la question.
Cette inquiétude est légitime : pour une place dans un établissement spécialisé (type Ehpad), le reste à charge médian mensuel s’élève à 500 €. En effet, la place coûte en moyenne 2 000 € par mois, après déduction des aides de l’État, tandis que la pension de retraite médiane en France est de 1 500 €.
Or six Français sur dix ne sont actuellement pas en capacité de contribuer à hauteur de plus de 100 € par mois pour la prise en charge d’un proche dépendant. Pourtant, seul un sur dix a souscrit un contrat d’assurance dédié et seuls trois sur dix se disent familiers des dispositifs et aides financières prévus pour faire face aux situations de dépendance et de perte d’autonomie.
En revanche, la majorité des Français (71 %) soutiennent le financement de la dépendance par un système de solidarité collective plutôt qu’un système de responsabilité individuelle. Et ils sont 80 % à être favorables à l’instauration d’une couverture dépendance obligatoire, qui permettrait à tous, en cas de dépendance lourde ou de perte d’autonomie, de percevoir une rente mensuelle le moment venu.
Pour Éric Chenut, président de la Mutualité Française, « il est de la responsabilité des pouvoirs publics d’apporter une réponse à cette problématique majeure de financement de la dépendance que de nombreux rapports d’experts ont déjà mise en avant. L’État seul ne pourra pas assurer tous les risques, c’est pourquoi nous défendons une couverture mutualisée et solidaire de la dépendance ».