Un projet de rapport a été annexé à l’avant-projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement. Il décline les 3 A (Anticipation, Adaptation, Accompagnement) qui structurent ladite loi. Au registre de l’anticipation prévention-prévention, figure notamment la mise en œuvre d’un programme national de prévention des suicides
En effet, les personnes âgées de plus de 65 ans représentent la part de la population la plus à risque en matière de décès par suicide. En France, sur près de 10 400 suicides survenus en 2010, 28 % au moins ont concerné des personnes de 65 ans et plus (CepiDc-Inserm). « En outre, rappellent les auteurs du rapport, la personne âgée accomplissant un geste suicidaire est en général animée d’une détermination forte comme en témoignent les moyens radicaux employés signes d’une grande désespérance : précipitation d’un lieu élevé, armes à feu, pendaison. C’est ce qui explique que le taux d’échec des tentatives des âgés soit beaucoup plus bas que pour les autres groupes d’âge. Dans la très grande majorité des cas, le suicide des âgés est l’aboutissement de l’évolution douloureuse d’une dépression méconnue ou mal traitée. »
D’où la pertinence de mettre en place un programme de prévention qui soit spécifique à cette population et ce, sur la base du rapport du Comité national de la bientraitance et des droits (CNDB) d’octobre 2013. Il comportera trois priorités :
– Développer les savoirs grands publics et professionnels des âgés à toutes les étapes du processus suicidaire, notamment au travers de la formation des médecins à la reconnaissance précoce de la dépression et à l’instauration d’un traitement adéquat, de la formation des professionnels au repérage de la crise suicidaire ou encore de la formation des écoutants téléphoniques en charge des numéros d’écoute dédiés.
– Structurer dans les territoires la collaboration entre la médecine générale, la gériatrie et la psychiatrie pour améliorer la prise en charge, en proposant un cahier des charges d’amélioration de la prise en charge, du repérage à l’accompagnement du patient et de son entourage.
– Développer et mettre en œuvre un programme d’études et de recherche sur le suicide des personnes âgées. Ces actions seront la déclinaison pour les personnes âgées de l’action nationale développée par l’Observatoire du suicide.