Face à l’épidémie de Covid, les politiques sanitaires ont principalement reposé sur la recommandation de mesures de distanciation sociale pour protéger les personnes âgées du risque de contamination. Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) a interrogé les proches de ces personnes entre le 22 décembre 2020 et le 16 janvier 2021. Les résultats de l’enquête sont parus sous le titre « Protéger ses ainés du Covid en réduisant les rencontres : une démarche plus souvent à l’initiative des proches ».
Selon cette enquête du Crédoc, 44 % des Français ayant dans leur entourage proche une personne de 70 ans ou plus indiquent que, dans les mois qui ont suivi la fin du premier confinement le 11 mai 2020, celle-ci a quasiment complètement arrêté d’avoir des moments d’échanges et de rencontre avec eux (visites, repas partagés…).
On constate que cette proportion est plus importante chez les enquêtés qui ont des enfants. Et plus ces enfants sont jeunes, plus leurs parents ont évité d’aller voir leur(s) proche(s) âgé(s).
Les Français sont aussi plus nombreux à avoir réduit les contacts avec un proche âgé quand celui-ci vit en établissement.
Ces réponses témoignent de la crainte des Français de contaminer leurs aînés (58 % d’entre eux mentionnent cette raison à la limitation de leurs contacts).
Et la grande majorité d’entre eux (72 %) estime que les contacts reprendront, dans les prochains mois, comme avant la crise sanitaire. En attendant, 6 Français sur 10 ont maintenu le lien par téléphone ou internet uniquement.
Les auteurs de la publication soulignent le manque de prise en compte du consentement des personnes âgées face à cette situation. Or, ils rappellent que celles-ci ont particulièrement souffert de solitude depuis le début de la crise sanitaire. Selon la sociologue la sociologue Mélissa Petit, « beaucoup d’enfants ont pensé pour leurs parents âgés sans forcément s’interroger sur leur bien-être » (rapport des Petits Frères des Pauvres, juin 2020).