L’ensemble du secteur du grand âge alerte sur la dégradation financière des EHPAD. Une enquête nationale, publiée par la Fédération hospitalière de France (FHF), détaille la situation des établissements publics.
Cette enquête de la FHF a recueilli les données de plus de 700 établissements, représentant 101 700 places d’hébergement permanent. Pour ces EHPAD, le taux d’occupation moyen 2023 est de 94,4 % soit environ un point de plus qu’en 2022.
Pourtant, les situations budgétaires déficitaires se généralisent. En effet, 84,4 % des EHPAD publics font état de ces difficultés à la fin de l’année 2023. C’est presque deux fois plus qu’en 2018.
En outre, « le niveau déjà très élevé du déficit moyen par place (3 226 €) en 2022 s’aggrave nettement en 2023 avec un déficit moyen de 3 850 € par place, alors même que ces résultats tiennent compte des crédits exceptionnels versés en 2023 ».
Ces résultats déficitaires sont en majorité dus aux sections hébergement (pour 84 % des EHPAD) et dépendance (pour 86 % des EHPAD). Seuls 36,4 % des établissements ont enregistré un résultat déficitaire sur la section soins en 2023, ce qui est lié aux aides exceptionnelles versées par l’État.
Parmi les causes listées pouvant être à l’origine de la dégradation financière des EHPAD publics, trois sont citées par une très grande majorité des établissements :
- L’impact de l’inflation sur les charges d’exploitation (énergie, alimentation) pour 98 %.
- La compensation incomplète des revalorisations salariales pour 84 %.
- L’évolution insuffisante des tarifs hébergement pour 74 %.
Ces difficultés se traduisent par des conséquences telles que :
- Le report du paiement de certaines charges, notamment vis-à-vis des fournisseurs.
- La sollicitation de la commission départementale de suivi des difficultés financières, qui accordent des aides ponctuelles ou des souplesses dans le paiement des dettes sociales ou fiscales.
- L’obtention de crédits exceptionnels de l’ARS (issus du fonds d’urgence et/ou de crédits non reconductibles).