Quatre ordonnances sur dix rédigées à l’intention des seniors de plus de 75 ans comportent des prescriptions inappropriées : tel est le constat inquiétant que dresse Que choisir santé dans son numéro de février. A l’aune de ce chiffre, l’association de consommateurs UFC-Que choisir « presse les pouvoirs publics d’inscrire la ‘déprescription’ pour les personnes âgées dans les indicateurs de rémunération à la performance des médecins ». Elle invite en outre la Haute autorité de santé (HAS) à « faire de ce sujet majeur une priorité de travail pour les années à venir ».
L’enquête de Que choisir santé porte sur 347 ordonnances de personnes âgées polymédicamentées, c’est-à-dire comportant au moins cinq lignes de prescriptions. En moyenne, ces ordonnances contiennent chacune 8,6 médicaments prescrits à des personnes âgées de 83 ans. Dans 39,5 % des cas, un médicament est « a priori inadapté ». « Tous les médicaments inappropriés que nous avons repérés dans les ordonnances ne sont donc pas forcément à biffer. […] Mais ils devraient être l’exception. Or, on les retrouve […] dans deux ordonnances sur cinq ! Cela dénote indéniablement un problème », précise UFC-Que choisir. Par ailleurs, « deux, trois voire quatre lignes de prescriptions inadéquates » ont été identifiées dans près de 7 % des ordonnances. Elles concernent principalement les somnifères et tranquillisants (une ordonnance sur quatre avec une prescription inadéquate), les médicaments à effets anticholinergiques (une ordonnance sur dix) et les vasodilatateurs (une sur vingt). Avec à la clef, notamment « le risque d’entraîner un déclin des fonctions cérébrales », affirme Que choisir santé. Sans compter le fait que « la surprescription a un coût pour notre système de sécurité sociale ». Qui en doutait ?