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La Drees lance CARE-Institutions, une enquête nationale sur la vie en Ehpad 360°

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Combien y a-t-il de personnes âgées dépendantes vivant en établissement aujourd’hui en France métropolitaine ? À combien s’élèvent les dépenses restant à leur charge et à celle de leur famille ? Comment s’organisent-elles pour faire face à ces coûts ?

Autant de questions auxquelles doit répondre la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) via sa grande enquête nationale intitulée CARE-Institutions. Confiée à TNS-Sofres – et soutenue par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) -, cette étude se déroulera de septembre à décembre 2016.

Objectifs : “mesurer l’évolution du nombre de personnes dépendantes, évaluer le montant des frais liés à la dépendance restant à la charge des personnes après financement par les aides publiques” 

L’enquête cherchera également à “préciser les difficultés qu’ils rencontrent pour réaliser certaines activités de la vie quotidienne, leurs problèmes de santé, ainsi que les aides humaines, financières et techniques qu’ils reçoivent”. Pour la première fois, l’enquête interroge aussi les aidants « informels » des résidents, notamment les familles.

Elle s’intéresse ainsi aux relations des seniors avec leur entourage et cherche à évaluer les répercussions de l’implication des aidants sur leur vie personnelle et professionnelle. Les premiers résultats de CARE-Institutions sont attendus pour la fin de 2017.

Les conditions de travail en Ehpadvécues comme difficiles

Les personnels sont au bord de la crise de nerfs. Selon une enquête de la Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques (Drees), publié en septembre, les conditions de travail en Ehpad sont vécues comme difficiles par des personnels très engagés. La pénibilité est à la fois physique et psychique.

Les conditions de travail des soignants en Ehpad changent sous l’effet de l évolution récente des profils de résidents : amplification des tâches sanitaires au détriment du relationnel, renforcement des exigences de qualification des professionnels et du contrôle qualité, exigence accrue des résidents. En 2007 déjà, 47 % des résidents en Ehpad étaient diagnostiqués comme souffrant d’une pathologie démentielle, soit environ 240 000 personnes.

S’ajoute à ce chiffre les personnes handicapés vieillissantes, les personnes âgées atteintes de troubles psychiatriques, etc. Aux dires des personnels soignants, travailler en Ehpad est difficile, aussi bien physiquement que psychiquement, et la charge mentale y est importante. L’organisation du travail est souvent en tension et peut être source de dégradations des conditions de travail. Les professionnels restent toutefois le plus souvent fortement engagés dans leur travail, tant professionnellement que personnellement.

« Deux raisons sont souvent mises en avant par les soignants pour justifier de leur orientation professionnelle : la vocation et le choix », souligne la Drees.

Nadia Graradji (Presse Scriptum)