30 juillet 2014
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Il est primordial pour les directeurs d’établissements d’intégrer dès le départ les équipes professionnelles au projet de rénovation. En outre, et parce qu’elles sont, avec les résidents, en première ligne lors de travaux dans un établissement, leur avis et leur sécurité doivent être, plus qu’à tout autre moment, au centre des préoccupations des dirigeants.
Nul doute que des travaux de rénovation ont un impact sur la vie de l’Ehpad malgré toutes les précautions qui pourraient être prises, comme l’expliquent les Docteurs Caroline Goachet et Frédéric Liger dans leur mémoire intitulé « L’avis du médecin coordonnateur sur la vétusté des Ehpad et leur réhabilitation » (2010-2011)1 : « Si les conséquences sont moins importantes que chez le résident, les travaux, surtout s’ils sont longs, vont provoquer un surcroît de fatigue physique due au changement de repères (déménagement du matériel, salle de soins provisoire, par exemple), mais aussi un surcroît de fatigue due à un stress permanent (bruit, poussières, déménagements réguliers). (…) Si le travail du personnel soignant devient plus difficile, du fait de conditions de travail dégradées, il risque d’être de qualité moindre, ce qui est dommageable pour des résidents encore fragilisés. Le risque d’accident par faute de surveillance risque d’augmenter (…). Le risque de maltraitance des résidents peut également augmenter. Enfin, le risque d’accident de travail du personnel peut augmenter et peut être un bon indicateur de stress ». Il convient donc de procéder pas à pas au gré des nécessaires chamboulements entraînés par un chantier de rénovation et ce, toujours en concertation avec les équipes.
Un rôle à ne pas négliger
En effet, comme l’indique Guillaume Bascle, Directeur de l’Ehpad les Jardins d’Iroise en Charente-Maritime qui est depuis plusieurs mois l’objet d’un chantier de rénovation, « il faut donner une grande place aux professionnels dans le chantier car ce sont eux qui, en premier lieu, vont travailler dans ce nouvel outil. Il est nécessaire qu’ils se l’approprient et s’y sentent bien. C’est pourquoi je les ai beaucoup sollicités. Plusieurs groupes de travail ont été organisés pour choisir les couleurs des peintures des couloirs et des sols, pour l’ameublement ou encore pour l’espace médical. » « Il est très important de parler des travaux et de leurs conséquences avec le personnel, renchérit Vanessa Delépine, psychologue au sein du même établissement. Par exemple, dans notre cas, les travaux de rénovation ont lieu pour permettre de regrouper trois établissements sur un seul et même site. Cela va engendrer des remaniements dans les équipes et est forcément générateur d’angoisse. C’est pour cela qu’il faut leur offrir un espace de parole et d’échange. »
En somme, sans communication ni concertation, un projet de travaux de rénovation, si bien construit soit-il, semble d’avance voué à l’échec.
Les bons conseils de l’INRS
En 2012, l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail) a publié un guide, intitulé « Conception et rénovation des Ehpad, bonnes pratiques de prévention »1. Ni référentiel normatif ni réglementaire, ce guide a pour objectif « d’aider les différents acteurs à intégrer la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles dès la programmation du projet. (…) Les responsables des projets et des établissements y trouveront les éléments de méthodologie et les spécifications techniques nécessaires pour bâtir leur cahier des charges puis leur plan d’actions de prévention. »
