Le CHU de Nice et Solidages (société issue de travaux de recherche sur la santé buccale et la nutrition menés à l’Université Nice Sophia Antipolis et le Centre hospitalier universitaire de Nice) ont récemment diligenté une étude afin de d’évaluer le goût des médicaments écrasés dans la nourriture. L’objectif de cette enquête est d’informer les familles et le grand public de la problématique des médicaments écrasés qui donnent un mauvais goût aux aliments et peuvent couper l’appétit des personnes âgées ou malades. L’aspect gustatif de cette pratique est en effet souvent négligé alors qu’il est susceptible d’entraîner un refus de manger et donc de contribuer à la dénutrition des patients âgés.
A cet égard, les résultats de l’étude sont conformes à ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Il est en effet établi que si une alimentation monotone à texture molle, mixée ou lactée diminue souvent l’appétit des personnes âgées fragiles, le phénomène est aggravé lorsque des médicaments sont mélangés aux aliments. Ainsi sur les dix médicaments testés, six étaient trop amers : trois ont été jugés mauvais, trois très mauvais et le mélange des médicaments a été qualifié « d’insupportable » par l’un seize volontaires évaluateurs.
D’où, pour les médecins, la nécessité de limiter autant que possible le nombre de médicaments prescrits ou de trouver d’autres solutions (autre formes, autres molécules, moins de prises au cours de la journée…).