Les EHPAD sont de grands consommateurs d’énergie, ceci est dû à la nécessité de répondre aux mieux aux besoins spécifiques de leurs résidents. Ces derniers sont sensibles à un environnement sain et confortable. Il apparaît indispensable d’optimiser leur efficacité énergétique tout en assurant le confort des résidents.
Avec des consommations conséquentes et des usages énergétiques intensifs, les résidences EHPAD représentent une part importante de la consommation d’énergie en France. Une résidence dispose d’une performance moyenne de 250 kWh/m²/an en énergie finale (énergie consommée et facturée à la résidence), soit une consommation totale pour l’ensemble des établissements en France de 7 TWh/an toutes énergies confondues.Leurs dépenses énergétiques représentent près de 1% de la consommation nationale en énergie finale (hors pétrole).
Quels sont les principaux postes de dépenses énergétiques ?
Le chauffage est le premier poste de consommation dans une résidence EHPAD. Il représente généralement plus de 50% de la facture totale.Le confort en période hivernale est assuré par des radiateurs pour les circulations et les chambres. Les zones communes sont traitées soit par des radiateurs soit par des ventilo-convecteurs. En période estivale, le suivi de la température dans les différents espaces est à suivre avec attention pour prévenir les risques de déshydratation liés aux fortes chaleurs. Par conséquent, les salons et espaces communs sont la plupart du temps climatisés.
L’éclairage et la production d’eau chaude sanitaire notamment pour les cuisines et salle de bain sont également des dépenses énergétiques importantes. Ce sont les installations techniques qui engendrent des consommations significatives : four, hottes d’extraction, armoires réfrigérées et des chambres froides.Enfin, les résidences présentent également des consommations d’eau importantes : en moyenne entre 60 et 90 m3 par résident et par an.
Ces différents usages engendrent des factures entre 50 000 et 70 000 €HT. Ce lieu de résidence doit donc être suivi attentivement au niveau de l’exploitation et de la maintenance des installations. A la fois pour assurer le confort des résidents mais également pour mieux gérer les dépenses énergétiques afin d’éviter toutes surconsommations. Cependant, la maintenance de ces bâtiments est complexe à gérer au quotidien et a fortiori lorsqu’ils sont rassemblés en parc immobilier (publics ou privés).
Quelles sont les difficultés d’exploitation-maintenance dans les EHPAD ?
La gestion d’un patrimoine de résidences de type EHPAD est complexe à suivre étant donné l’aspect diffus d’un tel parc. D’un point de vue organisationnel, il est difficile de maîtriser de façon centralisée tous les aspects de la vie d’un EHPAD.Rassembler les informations dans chacune des résidences nécessite des séries de déplacements longs et fastidieux. C’est pourquoi, la connaissance du patrimoine, notamment en termes techniques, est souvent limitée. La maintenance ne peut donc pas être optimisée.
A ceci s’ajoute la complexité liée à l’organisation des ressources humaines sur le terrain. La gestion quotidienne des infrastructures et des installations du bâtiment est réalisée par le directeur de l’établissement et l’agent d’entretien. Parfois, les résidences ne disposent pas d’agent. Enfin, la gestion technique des installations de chauffage et de climatisation est gérée par le prestataire de maintenance, qui, selon son contrat, se doit de passer une à deux fois par mois. Etant donné que ce dernier n’est pas présent à demeure, le risque de défaut ou de dysfonctionnement des installations ne peut pas être géré rapidement.
L’aspect géographique est également à prendre en compte dans la gestion d’un patrimoine immobilier de résidences EHPAD.Les différences de climat entre les régions en France ont un impact important sur la gestion des bâtiments et donc la performance énergétique des résidences.
Comment optimiser l’exploitation-maintenance des établissements et faire des économies d’énergie ?
La clé pour améliorer l’exploitation des EHPAD réside dans la connaissance et la mise à jour des informations propres à chaque résidence. Il convient de rassembler des informations relatives à la consommation d’énergie de l’établissement et également des informations sur le matériel et le fonctionnement des installations techniques.
Avec des informations à jour et le plus exhaustives possibles, il devient alors possible de déployer des projets de management de l’énergie appropriés pour diminuer les dépenses énergétiques.
Pour être en capacité de disposer de telles informations, un véritable travail d’acquisition de données est à mener et nécessite des connaissances approfondies autour du bâtiment pour pouvoir les traiter et les analyser.
Toutefois, se limiter à une vue globale à un instant donné n’est pas suffisant. En effet, cela ne permet pas de suivre les actions d’amélioration et d’analyser l’impact de ces dernières sur le fonctionnement des bâtiments.
Pour pouvoir gérer l’exploitation-maintenance de manière optimale, il convient de déployer des solutions offrant à la fois la possibilité d’acquérir l’ensemble des informations nécessaires et également d’obtenir des mises à jour régulière de ces dernières. L’idéal est de pouvoir accéder en temps réel à toutes les informations et d’être alerté dès lors qu’une anomalie est constatée. Ainsi, les défauts peuvent être corrigés plus vite ce qui limite les dépenses d’énergie et favorise les économies.
Comment l’Internet des objets révolutionne la gestion énergétique des EHPAD ?
Grâce au développement des nouvelles technologies comme l’Internet des objets, des solutions apparaissent et démocratisent la gestion de l’énergie, la rendant accessibleau plus grand nombre.
Contrairement aux idées reçues, ces nouveaux services sont souvent moins coûteux que des prestations classiques d’optimisation de la performance énergétique. Ces solutions permettent par exemple de se dispenser d’audit. Les capteurs télérelèvent en temps réel les consommations et elles sont retranscrites dans un logiciel consultable par toutes les parties prenantes. Grâce au Big Data, les données sont traitées et analysées en fonction du comportement du bâtiment et d’autres variables telles que : la rigueur climatique ou les installations spécifiques. Ces systèmes alertent également les utilisateurs dès qu’une dérive est constatée (hausse de la température, fuite d’eau, etc.) ce qui permet à ces derniers de gagner en réactivité pour corriger les écarts.
Il convient de souligner que ces solutions sont réellement effectives si des ingénieurs en efficacité énergétique intègrent au sein de l’application leur expertise. Ainsi, il ne s’agit plus d’un outil de visualisation mais d’optimisation puisque les utilisateurs reçoivent des conseils et des recommandations personnalisées
L’accompagnement par des experts du bâtiment peut également se traduire par une intervention sur site, si les projets d’amélioration sont trop complexes.
En suivant les paramètres liés au confort tels que la température ou la qualité d’air, la performance des résidences est améliorée, sans dégrader la qualité du séjour des résidents.
En plus de ne pas nécessiter d’investissements lourds, ces solutions offrent un retour sur investissement très rapide : 8 mois en moyenne et génèrent des économies d’énergie importantes, jusqu’à 17% de la facture d’énergie.
En 2017, la solution advizeo a été déployée dans un important patrimoine d’EHPAD : 200 résidences EHPAD, réparties sur l’ensemble du territoire national. En moins d’un mois, toutes les EHPAD ont été équipées et les données énergétiques récupérées. Actuellement, on observe un gain de 15 % d’économie d’énergie.
Cyril Sailly – Advizeo by Setec
Plus d’info sur: www.advizeo.io?utm_source=rp&utm_medium=ehpad-magazine