L’absence de blouse améliore-t-elle la qualité des échanges entre le personnel soignant, les résidents et
les familles en Ehpad ?
Pour répondre à cette question, l’Institut du Bien Vieillir Korian entame une étude scientifique (6 mois d’expérience suivis de 6 mois d’analyse des résultats). Menée en collaboration avec le laboratoire Psychologie des Âges de la Vie de l’Université François Rabelais de Tours, cette étude devrait démarrer, cet automne, au sein de deux établissements tests du réseau Korian.
« Dans nos constructions mentales contemporaines, la
blouse est le symbole institutionnel de la maladie et du soin. Elle installe donc de manière cognitive une distance entre patient et soignant. Sa suppression entraîne-t-elle de facto une baisse de sollicitations
de la part des résidents ? », interroge l’Institut du Bien-Vieillir. Une pré-étude sur un Ehpad du groupe Korian a déjà amené de premiers éléments de réponse sur l’impact de l’absence du port de la blouse par les
soignants sur les relations interpersonnelles en Ehpad. Principal constat : la tenue civile désinhibe le dialogue
entre soignants et résidents. « L’absence de blouse ne modifie pas la fréquence mais la nature des échanges. En d’autres termes, l’échange s’humanise car les résidents parlent moins de leurs problèmes de santé au profit de sujets plus conviviaux. Ils se sentent plus à l’aise et moins dans un dialogue hiérarchique et formel.
Il en découle une appartenance plus marquée à leur lieu de vie, ils se sentent encore plus chez eux », souligne
l’Institut du Bien Vieillir. Et de poursuivre, « de tels résultats ouvrent de multiples possibilités d’études pour améliorer encore le bien-être des résidents en Ehpad, de leurs familles mais aussi des salariés. Et pourquoi pas un jour réussir à diminuer la consommation de médicaments en influant sur ce fameux « effet
blouse blanche ? ».