Des temps d’attente qui n’en finissent pas, un phénomène d’entonnoir synonyme de saturation, des prises en charge dans des conditions loin d’être optimales pour les patients : autant d’écueils auxquels sont souvent confrontés les Ehpad lorsqu’ils n’ont d’autres solutions que d’orienter leurs résidents vers les urgences. C’est pourquoi une réforme est incontournable. La ministre de la Santé Marisol Touraine l’a d’ailleurs appelée de ses vœux début juin à l’occasion du Congrès des médecins urgentistes. « L’accueil des patients aux urgences peut être amélioré, en particulier durant les périodes de saturation », a-t-elle affirmé. Plusieurs pistes sont envisagées comme la mise en place de dispositifs permettant de dispenser rapidement les soins requis aux personnes dont l’état ne nécessite pas une hospitalisation et l’instauration dans chaque établissement d’une charte d’accueil des patients afin de les tenir régulièrement informés de leur situation. « Travailler sur les délais de prise en charge est l’une des voies sur lesquelles une réflexion doit être engagée », selon Marisol Touraine qui entend également se pencher sur le financement des urgences : « Je veux que les moyens financiers consacrés aux urgences soient répartis de manière plus équitable, en tenant compte, notamment, des disparités régionales. Pour y parvenir, ce financement reposera sur des critères objectifs et transparents. »
Dans ce contexte, l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) ambitionne de diviser par deux, d’ici à 2019, le temps d’attente moyen aux urgences (près de 4 heures pour les adultes) et de faire en sorte que ce dernier ne dépasse jamais 4 heures. Pour cela, quarante mesure sont envisagées ; parmi elles, fluidifier les liens entre les Centres 15, les urgences et les différentes structures de santé dont les Ehpad ; faire intervenir des bénévoles formés pour rendre plus sereine l’admission des patients et de leurs accompagnants ou encore, obtenir plus rapidement les résultats d’analyses et d’imagerie.