La communauté des gériatres saisit l’occasion de la campagne présidentielle pour demander d’urgence « une vraie réforme du système de santé avec, en son cœur, le soin des personnes âgées ». Elle adresse ses propositions aux candidats à la Présidentielle.
Le Conseil National Professionnel de Gériatrie (CNP), la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) et le Collège National des Enseignants en Gériatrie (CNEG) s’unissent et dénoncent un « déni du vieillissement ».
Ils rappellent que « d’ici 2030, les 65 ans et + représenteront 25 % de la population française », contre 20 % aujourd’hui. Ils prévoient « 4 millions de personnes en perte d’autonomie en 2050 », alors que « 400 000 cas de dépendance [sont] évitables chaque année et 60 % d’admissions gériatriques évitables aux urgences ».
Ainsi, les gériatres proposent leurs solutions autour de « 8 champs d’actions prioritaires qui permettront d’améliorer considérablement la prise en soin des plus âgés ».
- Il s’agit d’abord de construire une réelle politique de prévention de la perte d’autonomie. Un « institut du vieillissement » pourrait par exemple être créé.
- La perte d’autonomie provient parfois de l’organisation des soins, trop cloisonnée et mal adaptée. Cette organisation doit donc être revue.
- Afin de rendre plus attractifs les métiers du Grand Âge, la communauté des gériatres préconise entre autres de revaloriser les salaires et de réorganiser les formations initiales et continues.
- Il est également nécessaire de reconnaître et développer la gériatrie. Un « Ministère de l’Autonomie et du Grand Âge » pourrait par exemple être créé.
- Pour lutter contre l’âgisme, la cohabitation entre jeunes et anciennes générations devrait être favorisée.
- Les gériatres souhaitent aussi améliorer la reconnaissance et l’accompagnement des 11 millions d’aidants français.
- Un ensemble de propositions vise à combattre l’isolement, la précarité et l’illectronisme des personnes âgées.
- Enfin, la communauté des gériatres prône une société inclusive, qui intègre les personnes vulnérables.