En France, le secteur de la santé est responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que le trafic aérien. La Fédération Hospitalière de France (FHF) appelle à une refondation de notre système de santé sur le plan écologique.
Pour Arnaud Robinet, président de la FHF, et Patrick Pessaux, président du comité Transition écologique en santé de la FHF et du Collectif écoresponsabilité en santé, qui signent la tribune parue dans Le Monde le 27 novembre 2022, « la France ne sera pas une nation verte tant que son système de santé ne sera pas durable ».
Ils avancent les chiffres donnés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) : « Les établissements de santé représentent plus de 700 000 tonnes de déchets et jusqu’à 1 200 litres d’eau par patient hospitalisé chaque jour. »
Des actions sont déjà menées localement : les équipes des hôpitaux comme des EHPAD se mobilisent pour réduire l’empreinte carbone de leur activité.
Les lois telles que Climat et résilience, EGalim (pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire) ou LOM (loi d’orientation sur les mobilités) encadrent leur action mais le problème du financement demeure.
C’est pourquoi « l’adaptation du système de santé à l’ambition d’une société écologique appelle un soutien public fort de l’État associé à une véritable capacité de planification ».
La FHF propose donc d’étendre à tout l’écosystème public le « fonds vert » créé par le gouvernement pour les collectivités. Il souhaite aussi « un vrai pilotage et un véritable engagement national et interministériel, à travers par exemple un comité national pour la transition écologique en santé ».
Ce comité travaillera à :
- « former les personnels administratifs, logistiques, techniques et soignants ;
- construire une nouvelle culture du soin qui prenne en compte l’impératif écologique ;
- bâtir une infrastructure sanitaire et médico-sociale qui participe à protéger l’environnement et, en conséquence, la santé des populations ».