De l’affaire Orpéa au mouvement #MeToo en passant par l’interdiction des violences éducatives ordinaires, la dénonciation de la maltraitance des personnes vulnérables s’invite régulièrement dans l’actualité. Mais pas suffisamment, selon les Français, comme le révèle une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) menée en 2022 sur leur « perception de la maltraitance ».
Pour 65 % des Français, les faits de maltraitance dont on ne parle pas assez sont ceux qui concernent les personnes âgées ou en situation de handicap. Cette opinion est davantage partagée par les femmes (72 %) que par les hommes (65 %), probablement parce qu’elles sont plus souvent au contact de ces personnes ou elles-mêmes en situation de vulnérabilité.
Ce souhait de médiatisation de la maltraitance des personnes âgées ou en situation de handicap augmente également avec l’âge. Il progresse en effet de 50 % chez les moins de 25 ans à 74 % chez les plus de 70 ans.
Les établissements d’accueil des personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont désignés en premier comme ceux où les maltraitances de personnes en situation de vulnérabilité sont les plus fréquentes. Là aussi cette opinion diffère fortement selon l’âge des Français : 70 % des 60-69 ans et 64 % des plus de 70 ans donnent cette réponse contre 29 % des moins de 25 ans.
Mais pourquoi les faits de maltraitance ne sont-ils pas toujours signalés ? Pour 62 % des Français (77 % des plus de 70 ans et 50 % des moins de 25 ans), c’est par peur des représailles envers la personne maltraitée ou envers celle qui signale le fait de maltraitance, plus que par crainte d’engager des poursuites en justice.
Consulter l’étude du Crédoc : « La perception de la maltraitance par les Français »