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La méthode RABC au service de l’organisation de la lingerie magazines

Le linge ayant la capacité de fixer les micro-organismes (bactéries, virus, champignons et parasites), la maîtrise de l’hygiène du linge des résidents en EHPAD est indispensable.

Un outil spécifique existe, adapté à l’hygiène du linge, comparable à la méthode HACCP en restauration : il s’agit de la méthode RABC1 . Cette méthode n’est pas – encore – une réglementation mais une norme européenne NF EN 14065 sortie en mai 2003 intitulée « Textiles traités en Blanchisserie – Système de maîtrise de la biocontamination » qui repose principalement sur de bonnes pratiques professionnelles, sur l’application de principes fondamentaux et sur une architecture correcte de la lingerie.

La mise en place de bonnes pratiques professionnelles est conditionnée au préalable par une architecture correcte des locaux et un entretien régulier du matériel

Avoir une bonne hygiène du linge passe par une bonne hygiène des locaux, donc une séparation physique entre la zone sale et la zone propre est vivement recommandée, sans que cela soit obligatoire, mais dans ce cas, des mesures d’hygiènes complémentaires doivent être mises en place au niveau du personnel, des flux de linge et des matériels de transport. C’est pourquoi, une séparation physique est toujours plus efficace qu’une séparation dite
« fonctionnelle » plus difficile à respecter.

De plus, les locaux doivent être aménagés de façon à éviter les déplacements d’air depuis la zone de linge sale vers la zone de linge propre.

Enfin, les locaux doivent pouvoir être entretenus et désinfectés facilement en étant conçus avec des matériaux adaptés, des surfaces lisses de préférence et qui retiennent le moins possible la poussière. Cet entretien devra faire l’objet d’un plan de nettoyage documenté.

Avoir une bonne hygiène du linge passe par l’utilisation de matériel qui évite l’ancrage microbien, se nettoie facilement et résiste à la corrosion. Un plan de nettoyage de l’ensemble du matériel est à prévoir (fréquence, méthodes, type de produits, temps de contact,…)

Au niveau du lavage, le matériel dit « aseptique » (chargement du côté sale, déchargement du côté propre) permet de mieux respecter la séparation entre la zone sale et la zone propre, mais n’est pas obligatoire. En outre, la présence d’un système de dosage automatique des produits lessiviels permet d’assurer un bon traitement chimique du linge.

Au niveau du matériel de séchage et de finition, on veillera à son entretien régulier, en particulier au niveau des filtres à peluches.

Enfin, le lavage et la désinfection du matériel roulant (armoires, chariots grillagés, conteneurs,…) doit être organisée du côté sale de la blanchisserie, en utilisant des produits désinfectants adaptés.

Des règles de circulation seront clairement définies.

Bien évidemment, la règle à retenir est la limitation voir l’interdiction de passer de la zone sale vers la zone propre. Néanmoins en cas de déplacement d’une zone à l’autre, la personne doit porter une tenue protectrice, avec lavage des mains si nécessaire dans un sas équipé en conséquence. Mais ces changements de tenues étant fastidieux, il est surtout important d’organiser le travail soit en spécialisant une lingère sur une zone, soit en organisant en séquences de manière intelligente le travail à faire dans une journée s’il n’y a qu’une lingère, afin de limiter le plus possible les pertes de temps.

Ces pré-requis étant établis, les bonnes pratiques au niveau du personnel imposent :

Une tenue vestimentaire adaptée à la zone de travail (sale ou propre), en excluant toute tenue personnelle. L’usage de tenues de couleurs différentes en zone sale est vivement recommandé afin de faciliter le respect des règles de circulation imposées.

Un changement de tenue au moins quotidien. De plus, l’obligation de quitter la tenue utilisée en secteur sale ou des protections spécifiques type surblouses pour les secteurs propres doivent être envisagées pour aller en pause déjeuner.

L’hygiène des mains fera l’objet d’une procédure écrite ou d’un protocole. Les mains doivent être lavées au minimum :

> après une tâche salissante,

> à chaque prise de poste,

> à chaque sortie de la zone de linge sale,

> avant et après chaque repas ou pause,

> en quittant les sanitaires.

La mise en œuvre de la méthode RABC passe par le respect de principes fondamentaux

On pourra ne retenir que quelques principes :

1. Analyser les zones à risques associés aux processus et au personnel, où les dangers microbiologiques sont les plus importants : collecte du linge, circuit et matériel de collecte, arrivée dans la zone sale et tri du linge.

2. Déterminer ensuite comment on peut maîtriser les dangers identifiés : quelles actions correctives mettre en place ?

3. Etablir des procédures de surveillance et de vérification du système RABC.

4. Etablir et maintenir à jour la documentation garantissant la traçabilité.

Le temps de stockage du linge et un système de surveillance sont les clés d’une bonne maîtrise de la méthode sans oublier la gestion documentaire

Afin de gérer l’hygiène du linge, il faut mettre en place un certain nombre de mesures pour éliminer les dangers microbiologiques : une attention toute particulière sera apportée au niveau des temps de stockage.

Par exemple, le linge sale ne doit pas être stocké plus de 2 jours en semaine ou 3 jours en week-end ou jour férié. Le linge propre humide avant séchage n’attendra pas plus de 12 heures, la distribution du linge propre sera limitée à 3 jours après traitement.

Afin de s’assurer de la maîtrise de l’hygiène du linge, il convient de surveiller que le traitement du linge est bien réalisé, en termes de lavage et de séchage : chargement de la machine à laver, température durant le lavage, utilisation des bonnes quantités de produits lessiviels, temps des cycles de lavage et de séchage.

Les machines et séchoirs sont quasiment tous contrôlés électroniquement aujourd’hui ce qui facilite la surveillance.

Pour une bonne gestion du système RABC il faut disposer de documents et de protocoles. Il faut définir la « juste documentation » simple, utile et évolutive en fonction de la taille de la lingerie et des compétences du personnel. Plusieurs types de présentation peuvent être utilisés : logigrammes, photos, graphiques,… Une série d’illustrations est souvent plus efficace qu’un long discours.

Conclusion

La mise en place de la méthode RABC n’est pas particulièrement compliquée dès lors que le personnel de la lingerie respecte les bonnes pratiques professionnelles de base dans des locaux adaptés. Une formation à l’hygiène en lingerie est toutefois indispensable. En effet, une sensibilisation au monde microbien, aux moyens de lutte anti-microbien et au respect des bonnes pratiques d’hygiène, est nécessaire pour l’appropriation de la démarche RABC.

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1 Risk Analysis and bio contamination control = Analyse des risques et Maîtrise de la Bio contamination.