En France, des personnes en perte d’autonomie et leurs aidants familiaux se retrouvent sans solution d’accompagnement sur leur territoire. C’est UNA (Union Nationale de l’Aide, des soins et des services à domicile) qui alerte sur ces « déserts de l’accompagnement médico-social » révélés par une enquête confiée à Opinion Way.
226 directeurs de services d’aide à domicile, non lucratifs, ont été interrogés entre le 29 octobre et le 5 décembre 2019. Leurs réponses révèlent qu’1 nouvelle demande sur 5 n’a pu être prise en charge intégralement en 2019. En outre, 65 % de ces directeurs mentionnent des diminutions ou interruptions des prestations auprès des personnes âgées ou en situation de handicap.
Ainsi, sur l’année 2019, la baisse du nombre total de dossiers pris en charge par les structures a atteint 25 %. Or la demande ne va pas cesser d’augmenter puisque la hausse annuelle du nombre de personnes âgées dépendantes va doubler d’ici à 2030.
UNA explique en partie cette situation par le manque de personnel, pointé par 31 % des directeurs comme une cause directe du refus de prise en charge. Bien que 96 % des services d’aide à domicile aient ouvert des postes en 2019, ceux-ci sont restés vacants dans 2/3 des cas.
Face à ces difficultés de recrutement, la solution réside dans une revalorisation ambitieuse des grilles salariales (selon 97 % des directeurs) et dans une meilleure tarification des SAAD (92 %).
Ainsi, Guillaume Quercy, Président de UNA, rappelle la nécessité de concrétiser rapidement une loi Grand âge et autonomie à la hauteur des enjeux démographiques, sanitaires et sociétaux de l’accompagnement à l’autonomie : « Il y a urgence. Les rapports de Dominique Libault et Myriam El Khomri démontrent l’impérieuse nécessité d’une grande loi. Les pouvoirs publics n’ont que trop tardé à construire une offre de services adaptée. »