L’Agence européenne des médicaments (EMA) a donné son feu vert à la mise sur le marché de Leqembi®, un médicament destiné à traiter les formes précoces de la maladie d’Alzheimer. Cette décision marque une étape majeure dans la lutte contre cette pathologie neurodégénérative qui touche des millions de personnes en Europe et dans le monde.
Leqembi®, développé par les laboratoires Eisai et Biogen, est le premier traitement à cibler directement les plaques bêta-amyloïdes, considérées comme un facteur clé dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Ces plaques s’accumulent dans le cerveau des patients, entraînant une dégradation progressive des fonctions cognitives. Contrairement aux traitements symptomatiques existants, Leqembi® agit sur la cause sous-jacente de la maladie en ralentissant la progression des symptômes.
Les résultats des essais cliniques ont montré que Leqembi® peut réduire de manière significative les dépôts amyloïdes dans le cerveau. Une étude de phase III, menée sur 1 800 patients, a révélé une diminution de 27 % du déclin cognitif après 18 mois de traitement.
Cependant, l’autorisation de Leqembi® s’accompagne de restrictions. Le médicament est destiné uniquement aux patients présentant des symptômes légers ou à un stade précoce de la maladie, confirmés par des biomarqueurs spécifiques. De plus, des précautions doivent être prises en raison des effets secondaires possibles, notamment un risque accru d’œdèmes cérébraux et de microhémorragies, observés chez certains participants aux essais cliniques.
L’utilisation de Leqembi® nécessite également un suivi médical rigoureux, incluant des IRM régulières pour surveiller les éventuels effets indésirables. Ces contraintes soulignent la complexité du traitement et la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire pour les patients concernés.
Si l’arrivée de Leqembi® représente une avancée majeure, des questions subsistent quant à son accessibilité. Le coût élevé du traitement pourrait constituer un frein, notamment dans des systèmes de santé sous pression. En outre, les infrastructures pour diagnostiquer la maladie à un stade précoce, ainsi que les capacités de suivi, devront être renforcées.
Malgré ces défis, l’autorisation de Leqembi® offre un nouvel espoir aux millions de personnes affectées par la maladie d’Alzheimer. L’Europe, en validant cette thérapie, s’engage dans une nouvelle ère de prise en charge des maladies neurodégénératives, avec l’espoir d’améliorer considérablement la qualité de vie des patients et de leurs proches.