La cellule de renseignement financier du ministère de l’Économie, Tracfin, a organisé une conférence de presse fin août pour présenter son rapport d’activité en 2012 et au 1er semestre 2013. Au programme notamment, les personnes âgées victimes, depuis ces derniers mois, d’un « accroissement très net du nombre d’abus de faiblesse ». L’exemple classique est « le guichetier de banque qui voit arriver une personne âgée accompagnée en général d’un neveu et qui signe soit une procuration, soit un accord pour faire un transfert d’argent ». Évidemment, en toute légalité, du moins en apparence. Si bien que les abus de faiblesse sont « très fréquents » et « très difficiles à prouver ». Pire, ils « continueront à croître compte tenu du vieillissement de la population », prévient Tracfin. Qui explique que ses services sont souvent sollicités par les banquiers qui les appellent « affolés » parce qu’ils se sentent régulièrement menacés par ceux qui bénéficient de la « générosité » des personnes âgées. En effet, les établissements bancaires, qui sont soumis au secret professionnel, n’ont pas d’autre solution, en l’absence de preuve, que de prendre l’initiative d’en référer aux services de l’État en leur adressant une déclaration de soupçon.
Une manière pour eux de se couvrir même si Tracfin n’a, en théorie, pas vocation à traiter ce genre d’affaires. « Nous ne sommes pas un organisme d’aide à la personne. Nous sommes là pour lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme », rappellent ses dirigeants qui, cependant, risquent fort de continuer à être saisis par des dossiers du même acabit.