Une gestion optimum en temps de crise
Concilier performance économique et qualité de la prise en charge des résidents. Tel est le défi quotidien que doivent relever les établissements pour personnes âgées dépendantes. Dans un contexte de tarissement des ressources publiques et face aux incitations des autorités de tutelle, les structures optent pour des solutions telles que la mutualisation, la coopération ou encore le regroupement.
Dossier réalisé par Francine Lagremont
Cap sur l’efficience économique
Les autorités de tutelle (Agences régionales de santé et Conseils généraux) incitent de plus en plus les établissements à prendre en considération la performance économique.
La prise en charge des personnes âgées en établissement est un champ en pleine mutation, marqué par l’augmentation de la médicalisation des structures et le renforcement du rôle des pouvoirs publics. À l’instar du secteur sanitaire, la performance des établissements médico-sociaux, parmi lesquels les structures hébergeant des personnes âgées dépendantes, est devenue un enjeu majeur.
Le directeur d’établissement est au cœur de cette recherche de performance multidimensionnelle avec pour objectif de concilier les logiques économique et sociale. Le défi est de réussir à établir un équilibre entre la recherche d’une performance économique et la réponse aux attentes des résidents et des familles.
Les autorités de tutelle (Agences régionales de santé et Conseils généraux) poussent de plus en plus les établissements à s’engager dans la voie de l’efficience économique. La régulation du secteur réside notamment dans l’encouragement à la constitution d’établissements de grande taille et le regroupement d’Ehpad dans le but de réaliser des économies d’échelle.
Rapprochement, fusion, spécialisation
Créée par la loi portant réforme de l’Hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap) a pour mission d’aider les structures à améliorer leurs performances en identifiant les bonnes pratiques en matière de gestion, d’organisation, de systèmes d’information et de politique immobilière. « La volonté forte de maîtrise des coûts tout en privilégiant une amélioration de la qualité de la prise en charge des patients et des usagers et en maintenant une desserte de proximité ne peut se faire à organisations et structures constantes. Cette contrainte de réalité conduit déjà les structures à devoir évoluer sur leur positionnement, dans un mouvement qui devrait encore s’amplifier. La multiplicité des structures, notamment dans le secteur médico-social (environ 25 000 structures), devrait entraîner immanquablement des phénomènes de rapprochement, fusion, spécialisation… Et plus largement de coopération », affirme l’Anap. Les Agences régionales de santé s’inscrivent dans la même logique : améliorer l’efficience économique des établissements médico-sociaux et encourager les coopérations dans le cadre du Schéma régional d’organisation médico-sociale (SROMS).
De son côté, l’Assemblée des départements de France (ADF) recommande aux services de l’État de guider les Ehpad vers une mutualisation des moyens au travers des CPOM (Contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens). « Ces CPOM permettraient des économies d’échelle sur les fonctions supports (restauration, administration générale, entretien des locaux) qui sont les composantes principales des tarifs hébergement et diminueraient le nombre de budgets annexes. Ces CPOM offriraient aux départements la possibilité de mieux maîtriser les dépenses d’hébergement et donc le « reste à charge » des résidents », considère l’ADF.