Le baromètre annuel sur la perception des discriminations dans l’emploi consacre sa 15e édition au secteur des services à la personne. Le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail ont mené l’enquête auprès des salariées (en grande majorité des femmes) de ce secteur afin de connaître leur perception, leurs expériences et les conséquences des discriminations vécues ainsi que leurs spécificités éventuelles, en les comparant avec l’ensemble de la population active.
30 % des personnels des services à la personne déclarent avoir été, au moins une fois, témoins de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de leurs activités professionnelles. C’est moins que la proportion déclarée par la population active globale (41 %). En revanche, ces discriminations les plus observées sont, plus souvent que dans l’ensemble de la population, liées à l’apparence physique (58 contre 49 %) et à l’origine ou la couleur de peau (56 contre 53 %)
Ces professionnelles déclarent, à 23 %, avoir déjà vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de leur recherche d’emploi ou au cours de leur carrière (et près de la moitié des salariées nées à l’étranger).
Les critères de discrimination les plus cités par ces salariées sont l’apparence physique (32 %, contre 22 % pour la population active globale), le fait d’être une femme (24 %), l’âge (22 %) et la situation familiale (21 %).
Ainsi, ces professionnelles sont régulièrement confrontées à des propos stigmatisants, à des demandes illégales, à des situations de dévalorisation, etc. Elles sont aussi surexposées aux violences sexistes et sexuelles (16 % contre 12 % pour la population active globale).
Ces discriminations ont des répercussions délétères sur le parcours professionnel de ces salariées, telles qu’une rupture du contrat de travail. Dans la majorité des cas (près de 70 %), elles entraînent une dégradation de la santé mentale (tristesse, fatigue, dépression, peur, sentiment d’isolement).
Or les victimes de discrimination dans ce secteur sont moins nombreuses à en avoir parlé ou avoir entrepris des démarches à la suite des faits que dans l’ensemble de la population (67 contre 72 %).
C’est pourquoi le Défenseur des droits « exige la mise en œuvre d’une politique volontariste de revalorisation des métiers des services à la personne et plus largement des métiers à prédominance féminine, qu’il s’agisse des revenus, des conditions de travail, de la protection sociale et juridique, de la formation ou de la reconnaissance statutaire ».
Consulter le baromètre 2022 sur la perception des discriminations dans l’emploi