Professionnels de santé, syndicats et directeurs d’Ehpad ont adressé mi-octobre une lettre à Emmanuel Macron pour l’alerter sur la “détérioration des conditions” de prise en charge des personnes âgées, demandant des arbitrages financiers pour mettre fin à une situation qu’ils jugent “explosive”.
Devant la presse, l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) et des représentants de CFDT, CFTC, CGT, FO et Unsa ont signé ensemble le texte qu’ils devaient adresser au chef de l’Etat.
“Les personnes âgées sont insuffisamment accompagnées dans les actes de la vie quotidienne, les familles s’épuisent et les professionnels sont au bord du gouffre”, y écrivent-ils notamment. “Les financements n’ont pas suivi l’augmentation du nombre de personnes âgées.”
Leur initiative, “unique, qui dépasse les clivages syndicaux”, vise à “s’unir pour interpeller celui qui a l’autorité sur Bercy” et obtenir “des arbitrages financiers différents”, a expliqué Pascal Champvert, président de l’AD-PA.
Ces professionnels exigent notamment de mettre en place “dans les meilleurs délais” les ratios de personnels en fonction du degré de dépendance des résidents, préconisés dans le Plan solidarité grand âge 2007-2012.
Actuellement, le taux d’encadrement est de 0,57 soignant par résident. Ce plan préconisait 0,65 et jusqu’à un pour un pour les cas de très grande dépendance.
“Le taux d’encadrement est largement insuffisant, les personnels ne sont pas assez formés, les accidents du travail et les maladies professionnelles explosent, et les absents ne sont pas remplacés”, a témoigné Anne-Sophie Pelletier de la CGT, ancienne porteparole du mouvement de grève qui a touché cet été l’établissement “Les Opalines” à Foucherans (Jura).
“Il faut imposer les ratios”, a-t-elle poursuivi, fustigeant “des conditions de travail proches de l’usinage”. “On a 15 minutes pour lever un résident, l’emmener aux toilettes, lui faire sa toilette, le mettre à petit-déjeuner et faire son lit”.