La maladie d’Alzheimer est due à une perte de neurones dont le principal responsable est l’accumulation de certaines protéines cérébrales. Elle débute par des troubles de la mémoire suivis par des difficultés à s’orienter, des troubles du comportement et une perte d’autonomie. Mais tous ces symptômes ne sont pas spécifiques à la maladie d’Alzheimer et toute la difficulté est justement de la distinguer le plus précocement des autres démences. D’ailleurs, à ce jour, plus d’un tiers des diagnostics de la maladie sur les patients seraient erronés, faute de critères de diagnostic suffisamment fiables. Et jusqu’en 2005, il fallait attendre le décès d’un malade et l’examen des lésions de son cerveau pour diagnostiquer avec certitude cette maladie.
Depuis, de nouveaux critères diagnostics ont été mis en évidence par une équipe internationale de chercheurs coordonnée par le Professeur Bruno Dubois (UMRS 975 Inserm/Université Pierre et Marie Curie/AP-HP). Il s’agit en particulier des biomarqueurs. Présents dès les premiers symptômes, ceux-ci constituent les véritables signatures de cette pathologie. Cette même équipe a décidé d’analyser toute la littérature parue sur ce sujet pour en tirer un algorithme de diagnostic de la maladie d’Alzheimer plus simple et plus fiable. « Nous sommes au bout du chemin, nous arrivons à l’essentiel, à quelque chose d’épuré, émanant d’un consensus international », indique aujourd’hui le Pr Bruno Dubois.
Ce spécialiste précise par ailleurs que le diagnostic de la maladie d’Alzheimer repose désormais sur « un seul couple de critères clinico-biologiques pour tous les stades de la maladie ». Avec, en sus des symptômes cliniques, la présence de l’un des deux biomarqueurs qui constituent la signature de cette pathologie, à savoir soit des teneurs anormales de protéines cérébrales dans le liquide céphalorachidien, soit une rétention élevée du traceur amyloïde dans le cerveau identifiée par neuro-imagerie (tomographie par émission de positons).