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Nouveaux besoins, nouvelles compétences Non classé

La formation des professionnels dans les Ehpad évolue pour répondre aux obligations réglementaires inhérentes au droit du travail et aux changements dans la prise en charge des résidents (problématique Alzheimer, soins palliatifs…). Zoom sur les formations en continu qui gagnent du terrain.

Les Ehpad connaissent encore un taux élevé d’accidents du travail et de maladies professionnelles. L’augmentation du niveau de dépendance des résidents et le manque d’effectifs impactent les conditions de travail des salariés tant sur le plan physique que psychique. Signe que la problématique de la prévention des risques professionnels monte en puissance, en mars 2012, le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa) et la Caisse nationale de l’Assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) ont conçu, pour les établissements, un guide des bonnes pratiques en matière de prévention (http://www.synerpa.fr/sites/default/ files/contenu/espace-public/actualites/2011/182-011_EHPAD_Brochure_BD_Exe5.pdf). Avec une moyenne de jours d’absence par salarié de 32,5 jours, les structures sont appelées à se pencher sérieusement sur cette question. Il convient d’ailleurs de rappeller que la législation du travail instaure à la charge de l’employeur l’obligation d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de ses salariés au moyen de différents types d’actions, au rang desquelles l’information et la formation.

Cette démarche, qui nécessite de prendre sur le temps de travail, est parfois freinée par des effectifs tout juste suffisants pour assurer le fonctionnement quotidien de l’établissement. Elle est pourtant bénéfique à terme. Former son personnel à la prévention des risques professionnels est en effet aussi un moyen de réduire le turn-over, l’absentéisme, la démotivation, les risques de maltraitance mais aussi de lutter contre la dégradation du climat social et enfin, d’améliorer l’attractivité du secteur en terme de recrutement.

Par-delà l’apprentissage des gestes et postures inhérents à la manipulation des résidents, l’offre de formation continue est également axée sur les aspects psychologiques du métier de soignant en Ehpad. Elle permet notamment de comprendre les troubles du comportement et de réagir au mieux, de se familiariser avec les méthodes d’accompagnement des personnes âgées et de leur famille ou encore de disposer de techniques de dialogue et de communication qui contribuent à désamorcer les risques de violence.

 

MobiQual, un outils précieux en régions

Si la plupart des groupes de maisons de retraite ont leurs propres formations internes avec leurs supports et leurs modules de cours, ce n’est pas le cas de tous les Ehpad indépendants ou associatifs. La Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) a donc lancé, dès 2007, le programme MobiQual pour améliorer la qualité des pratiques professionnelles et des soins en Ehpad. Désormais bien connu des professionnels, il est financé par le ministère de la Santé et relayé localement par les Autorités régionales de santé (ARS).

Ce programme prévoit notamment un outil « Douleur » et un outil « Soins palliatifs ». Ces supports, destinés aux professionnels des Ehpad, se présentent sous la forme d’un classeur compilant des fiches techniques et d’un CD-Rom avec des rappels de notions, des cas cliniques, des exemples de conventions et de protocoles de soins, des échelles d’évaluation de la douleur, des fiches relatives à l’alimentation des personnes âgées en fin de vie ainsi qu’un ensemble de textes (législation, recommandations), de sites Internet et d’ouvrages de référence sur le sujet.

 

Pour obtenir ces outils, contactez la SFGG (Société française de gériatrie et gérontologie, 60 rue des Cherchevets, 92150 Suresnes ; tél. : 01 41 12 87 11 ; mail : [email protected] ; site Internet : http://www.sfgg.fr

 

Alzheimer et les approches non médicamenteuses

Plus de 50 % des personnes âgées dépendantes accueillies en Ehpad sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Pour améliorer leur prise en charge, les approches thérapeutiques non médicamenteuses tendent à se développer. En effet, le taux de prescription chronique de neuroleptiques aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer est en moyenne 16 %. Or, les traitements pharmacologiques ont une efficacité modeste et des effets secondaires non négligeables. Fin 2011, la Haute autorité de santé (HAS) s’est engagée à faire diminuer le recours aux neuroleptiques en sensibilisant les médecins. Le but étant d’atteindre un taux de 5 %.

L’offre de formation continue répond désormais à cette nouvelle modalité de prise en charge des troubles du comportement (agitation, agressivité et symptômes psychotiques) par les équipes soignantes. Au programme des formations : les approches cognitives (techniques de réadaptation cognitive, ateliers mémoire), les approches psychothérapeutiques (soutien familial et institutionnel, relaxation et médiation, groupes de parole), les approches comportementales (thérapie comportementale et cognitive, humanitude). Pour le personnel soignant, l’objectif est d’acquérir de nouvelles compétences concernant l’évolution de la maladie et les modalités de communication avec le résident (langage, parole, gestes, attitudes etc.).

Enfin, dans les Ehpad, le personnel soignant doit dé­sormais être en mesure de dispenser des soins de nursing mais également d’apprécier et de prendre en charge les besoins physiques (évaluation et soulagement des douleurs), psychologiques, sociaux et spirituels du résident en fin de vie ou encore de mettre en place un soutien psychologique pour la famille (lire notre dossier page 13 à 18). La formation est ici un élément essentiel tant pour les personnels que pour les résidents.

Alice Dumont

 

La nouveauté DPC

À compter du 1er janvier 2013, tous les professionnels de santé1 sont assujettis à l’obligation annuelle de DPC (Développement professionnel continu). Comme le précisait Monique Weber, la directrice générale de l’Organisme gestionnaire du DPC (OGDPC), dans les colonnes du numéro d’Ehpad magazine d’octobre dernier, en Ehpad, les directeurs ont la responsabilité de s’assurer que tous les professionnels de santé qui interviennent dans l’établissement respectent bien cette obligation. Chaque professionnel de santé bénéficiera d’un forfait de prise en charge versé par l’OGDPC pour financer ces formations.

Pour le reste à charge, en fonction du statut du professionnel (salarié, libéral, fonction publique hospitalière), un complément peut être financé par les Opca ou les organismes dédiés (pour plus d’informations : www.ogdpc.fr).

1 Aide-soignante, audioprothésiste, auxiliaire de puériculture, chirurgien-dentiste, conseiller génétique, diététicien, ergothérapeute, infirmier(e), manipulateur d’électroradiologie médicale, masseur-kinésithérapeute, médecin, opticien lunetier, orthophoniste, orthoptiste, prothésiste et orthésiste, pédicure-podologue, pharmacien, psychomotricien, sage-femme.

 

 

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