Dans un rapport de 27 pages incluant notamment une enquête qu’elle a réalisée auprès de 131 Ehpad entre novembre 2014 et janvier 2015, l’association UFC-Que Choisir pointe du doigt les Ehpad dans leur gestion de l’alimentation. Et le verdict n’est pas brillant. « Dans trop d’Ehpad, l’organisation du personnel prime sur les horaires des repas, affirment les auteurs du rapport. De fait, aucun des établissements étudiés n’est conforme à l’ensemble des recommandations horaires. » Exemple : « Dans le but de limiter les heures de présence du personnel, les grilles horaires sont fortement contractées en fin de journée. Ainsi le dîner est servi à 18 h 25 en moyenne, le record étant 18 h 00. » Avec des conséquences en chaîne bien connues : « un impact sur l’appétit des résidents puisqu’ils arriveront au dîner sans avoir vraiment faim » et un rallongement de « la période de jeûne nocturne qui est trop longue pour 80 % des établissements ».
Quant au contenu de l’assiette, il laisse également à désirer : « La qualité nutritionnelle pèche […] par les économies réalisées notamment sur les sources de protéines (viande rouge, poisson) au profit de plats pauvres en protéines ou de plats industriels bon marché ne correspondant pas aux habitudes alimentaires des seniors. Plus grave, des carences sont relevées dans le suivi nutritionnel des résidents », assure UFC-Que Choisir. Sans compter le fait que « 18% des établissements s’abstiennent de peser chaque mois les résidents alors même qu’il s’agit là du suivi minimal de santé de ces personnes ».
Autant de dysfonctionnements qui expliquent que l’association « demande l’instauration d’une obligation réglementaire sur la qualité nutritionnelle et les rythmes des repas servis dans les Ehpad » à l’heure où « aucun contrôle officiel à ce jour n’est réalisé sur la qualité nutritionnelle des repas servis en institution ».