« 3% de baisse budgétaire pour les EHPAD dans le Nord c’est moins de soins, moins de présence, moins de temps de repas, moins de toilettes, moins de vie avec les autres et une fin de vie moins sympathique pour nos ainés ! ». L’UNSA Santé Sociaux et appelle les professionnels en EHPAD à la grève le 1er avril pour dénoncer la baisse conséquente des dotations actées lors du vote du budget du Conseil départemental. « Les économies ont été réalisées sur tous les postes de dépense et il ne reste que la masse salariale de personnels qui parfois ne gagnent que le minimum salarial, restent contractuels durant des années et espèrent bien souvent une reconnaissance qu’ils n’auront jamais », critique le syndicat.
Alors que la grogne ne cesse d’enfler dans les établissements suite aux coupes franches décidées par de nombreux conseils départementaux dans les dotations pour l’hébergement des personnes âgées, l’Etat et les départements se renvoient la balle.
Du côté, de l’Assemblée des départements de France (ADF), le coupable de ce marasme financier est tout désigné : c’est l’Etat. « La loi vieillissement du 28 décembre 2015, présentée comme généreuse par le Gouvernement, n’est possible qu’au prix d’un nouvel effort des Conseils départementaux, tant sur le plan financier qu’au sein de leur équipes, qui devront être renforcées », critiquait l’ADF, dans un communiqué en date du 8 mars.
Réponse du berger à la bergère le 29 mars. Lors des Assises nationales des EHPAD à Paris, Pascale Boistard, Secrétaire d’Etat aux Personnes âgées et à l’Autonomie a pointé à son tour un doigt accusateur en direction des conseils départementaux. « Une petite musique est en train de monter selon laquelle le gouvernement imposerait des dépenses supplémentaires aux départements sur l’accompagnement des personnes âgées. Cette agitation, alors que les départements doivent avoir bouclé leurs budgets dans deux jours, est fausse et s’inscrit dans une posture politicienne. Elle vise à un seul résultat : prendre en otage les plus précaires et les plus fragiles de nos concitoyennes et concitoyens ” ? a-t-elle rétorqué. « Cette loi est entièrement financée, elle l’est à hauteur de 700 millions d’euros pour plus de 700.000 bénéficiaires. Alors ne tombons pas dans de basses polémiques et veillons à ce que chacun puisse se saisir des opportunités que cette loi contient dans sa transversalité qui permettra une prise en charge globale du vieillissement de la population. »