La Fondation de l’Académie Nationale de Médecine propose un cycle de quatre débats entre professionnels de soins et grand public sur le thème du « vieillir à la maison ». Le premier analyse les difficultés et les limites du maintien à domicile. Organisé en présentiel et en distanciel, il est désormais disponible en vidéo.
Selon le professeur Régis Gonthier, gériatre, la difficulté du vieillissement à domicile tient aux maladies chroniques dont souffrent les personnes âgées. Elles déstabilisent à la fois les proches et les personnes âgées qui perdent estime de soi et confiance en l’avenir.
Surtout, elles peuvent mener à une perte d’autonomie de façon insidieuse. Il est donc nécessaire d’anticiper les conséquences de ces maladies par une attention particulière à leur évolution.
Une autre difficulté du vieillissement à domicile tient au risque d’accident domestique. Le professeur Joël Belmin, chef du pôle de gériatrie de l’hôpital Charles-Foix, précise qu’en 2017, « chez les plus de 70 ans, 38,9 % des accidents sont des chutes, dans le jardin ou la salle de bain par exemple ».
Les soins apportés à domicile par les professionnels de santé peuvent présenter une autre difficulté. En effet, pour le professeur Philippe Jaury, médecin généraliste, ces soins peuvent être vécus par le patient comme « une intrusion dans l’intimité ».
Le débat permet également de questionner notre conception du « vieillir à la maison ». Pour le professeur Jean-Philippe Viriot-Durandal, « à tort ou à raison, le domicile est perçu par les Français comme une façon de mieux vivre sa vieillesse et son avancée en âge ». Or il rappelle que « ce n’est pas la seule alternative positive ».
Enfin, le sociologue Michel Billé distingue « soutien » et « maintien à domicile » : « Dans le meilleur des cas, je me maintiens parce que vous me soutenez. En me maintenant, vous me privez de mon exercice d’autonomie et vous ne venez pas chez moi avec la même intention. »