Réseau d’entreprises de santé de la région Nord – Pas-de-Calais fondé en 1995, le Clubster Santé propose de reconfigurer les Ehpad de manière innovante, fonctionnelle et esthétique. Et ce, avec deux objectifs : augmenter le bien-être du résident et faciliter le travail des personnels soignants.
Association de type Loi de 1901, le Clubster Santé1, fort de deux-cents membres, entend promouvoir le savoir-faire de ses entreprises adhérentes afin de conforter leur développement économique. Avec un maître-mot : l’anticipation, en l’occurrence celles des besoins de demain en matière de santé. Ainsi, après avoir conçu, entre septembre 2011 et mai 2013, la chambre d’hôpital du futur, entièrement dédiée à la revalidation rapide du patient, puis le service ambulatoire de demain, il s’est attaqué à la conception et à la réalisation de techniques et d’outils de prise en charge avant-gardistes en Ehpad. Et ce, en faisant collaborer pêle-mêle une cinquantaine d’industriels (architectes, designers, fabricants de produits de santé, sociétés de domotique etc.), une quinzaine de directeurs d’établissement (en particulier l’Ehpad des Bateliers qui dépend du CHRU de Lille, cocoordinateur du projet) mais aussi des représentants des personnels et deux groupes de résidents. Tous ont exprimé leurs besoins et fait part de contraintes auxquelles ils sont assujettis. Un besoin de dialogue et de concertation en amont unanimement partagé par l’ensemble des acteurs concernés par cette démarche de coconception.
D’autant que le Clubster Santé entend s’inscrire dans l’essor programmé de la silver économie en se fondant sur une notion qu’il a développée, le Concept room. Un anglicisme qui résume à lui seul son ambition : concevoir des zones de vie ou de soins identifiées dans un ensemble donné, un hôpital ou un Ehpad.
Accroître ou maintenir l’autonomie et insister sur la modularité
Avec, à la clef, tout d’abord, divers accessoires revus et corrigés qui allient harmonie et ergonomie. Ainsi, des fauteuils roulants beaucoup plus maniables car dotés de petites roues et, de surcroît, d’un look hôtelier et non plus hospitalier. « Nous avons une réflexion autant sur le fond, c’est-à-dire sur les fonctions premières, que sur le design », résume Caroline Auberger, coordinatrice des projets collaboratifs du Clubster Santé.
Plus largement, ce dernier a redécoupé l’Ehpad en se focalisant sur trois espaces – la chambre du résident, la salle d’animation et la zone de service multifonction – mais toujours dans le cadre d’une réflexion globale. Cependant, les à-côtés n’ont pas été oubliés puisque le Clubster a également imaginé de nouveaux produits de mobilité pour les espaces de déambulation et surtout décliné l’architecture-type et l’aménagement de tout un Ehpad selon qu’il est implanté en milieu urbain ou rural.
Le tout avec un double leitmotiv fondateur : d’une part, accroître ou, à défaut, maintenir l’autonomie de la personne dépendante ; d’autre part, insister sur la modularité sachant que les résidents sont atteints de pathologies souvent différentes et qu’il est impératif de personnaliser au maximum leurs lieux de vie. Ainsi, pour que la personne ne soit pas obligée de changer de chambre lorsque sa dépendance s’aggrave, la pièce est entièrement équipée ou équipable au gré des besoins et de manière la plus discrète possible. De même pour ce qui est de la salle d’animation, elle aussi modulable et découpée en sous-espaces apaisants et dédiés à des activités particulières comme le numérique. Là, l’idée directrice a été de favoriser la perméabilité entre l’intérieur et l’extérieur. En somme, de faire tomber les barrières.
Alexandre Terrini
Des solutions accessibles dès maintenant
L’ensemble du Silver Concept imaginé par le Clubster Santé sera présenté officiellement le 4 décembre prochain dans le cadre du Salon Âge 3 qui se tiendra à Lille Grand Palais.
Ces innovations ne tiennent pas du seul exercice de style mais se veulent au contraire des applications concrètes dont la vocation est de faire leur entrée dans les Ehapd à très court terme. Elles sont d’ores et déjà commercialisées, séparément ou sous forme de package. Surtout, assure Caroline Auberger, leur prix, loin d’être inaccessible, « ne sera pas supérieur à ceux du marché avec des prix planchers et des montées en gammes selon les moyens de chaque établissement ».