Les stratégies régionales finalisées

Les Agences régionales de santé (ARS) préparent leurs premiers Projets régionaux de santé (PRS). Pour l’instant seule les objectifs, déclinés dans les plans stratégiques, sont gravés dans le marbre.

Le Projet régional de santé définit la politique et l’activité de chaque l’ARS pour les cinq ans à venir. Ce projet est composé de plusieurs strates. La première est le Plan stratégique régional de santé (PSRS). Il constitue le socle commun de tous les domaines d’intervention de l’Agence à partir duquel seront déclinés les schémas d’organisation (soins, prévention et médico-social) mais également les projets territoriaux de santé issus des travaux des conférences de territoires. 

840 objectifs stratégiques et 1 282 objectifs spécifiques

Toutes les ARS ont aujourd’hui finalisé leur PSRS. Chacune avec leur méthode. « Certaines ARS ont fait des forums, d’autres des blogs, explique Bernard Basset, chef de projet au sein de l’équipe d’Emmanuelle Wargon, secrétaire générale des ministères chargés des Affaires sociales. Toutes les méthodes de communication ont été utilisées pour que l’information la plus large soit donnée sur la politique de santé qui va être menée dans la région au cours des cinq prochaines années. » En revanche, la feuille de route est rigoureuse, avec des domaines déterminés par décret, ainsi que des priorités transversales fixées par le Comité national de pilotage – qui rassemble notamment les ministères sociaux et l’Assurance maladie – et par un guide méthodologique. Les ARS n’ont donc pas totalement la bride lâchée. Quantitativement, le bilan des PSRS est déjà impressionnant. Les vingt-six PSRS totalisent plus de 1 900 pages et identifient 125 axes stratégiques, 239 priorités d’action, 840 objectifs stratégiques ainsi que 1 282 objectifs spécifiques.

Mener de front une réflexion globale

Bernard Basset est plutôt satisfait car cette première étape s’est déroulée « plutôt sereinement ». Ce qui n’était pas gagné d’avance. « Auparavant, explique-t-il, on traitait les problèmes les uns après les autres. Là, il a fallu au contraire mener de front une réflexion sur l’ensemble du système de santé et médico-social, et le faire dans le cadre d’une concertation de nature à susciter l’acceptation des choix et des actions qui vont être mises en œuvre. C’était un défi considérable pour une institution aussi jeune ». D’autant que les délais étaient contraignants. Au niveau qualitatif, toutes les stratégies régionales s’inscrivent dans une vision globale, même si on voit bien que les Agences ont avant tout un vocabulaire et une pensée à dominante sanitaire avant d’être médico-sociale.

Surveiller la mise en œuvre

Reste à présent à voir comment ces stratégies vont être mises en œuvre dans le cadre des schémas d’organisation et des programmes régionaux mais aussi comment cela se traduira concrètement sur le terrain. Pour les directeurs généraux des ARS, qui savent depuis le départ qu’ils seront jugés sur leurs résultats, ce sera l’heure de vérité. Ils disposent d’une marge de manœuvre pour traduire l’exigence de transversalité entre les secteurs, véritable marque de fabrique de la politique de santé : celle que leur permettra le nouveau Fonds d’intervention régional qui rassemble dans une même enveloppe des crédits jusque-là fléchés. C’est un début certes mais il n’est pas sûr que cela suffise !

Pierre Perrier avec Grégoire Sévan

objectif fin 2012 Après les PSRS (Plan stratégique régional de santé) les vingt-six ARS se sont attaqué à l’élaboration des schémas régionaux qui sont au nombre de trois : prévention, organisation des soins et organisation médico-sociale. Objectif : que le tout soit bouclé fin 2012. Chaque Agence va aussi élaborer des « parcours de santé », des « programmes régionaux » et, sur le plan infra-territorial, des « contrats locaux de santé » ou des « projets de santé de territoire ». Cependant, il ne faut pas s’arrêter à l’absence de la mention « médico-social ». Les sujets sont transversaux. Par exemple, l’un des parcours de santé déterminés par l’ARS Langudoc-Roussillon est consacré aux personnes âgées et concerne donc les Ehpad.