Sollicitée après la révélation de cas de maltraitance en EHPAD, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a émis des recommandations sur l’utilisation de la vidéosurveillance dans les chambres de ces établissements. Ces recommandations visent à garantir le respect des droits des résidents tout en assurant leur sécurité et la protection du personnel.
La CNIL souligne l’importance de limiter l’installation de caméras aux seuls cas où cela est strictement nécessaire, à savoir de façon ponctuelle, « en cas de suspicions fortes de maltraitance à l’encontre d’une personne hébergée, basées sur un faisceau d’indices concordants (hématomes, changements comportementaux, etc.) malgré l’existence de dispositifs alternatifs et d’échecs des procédures d’enquêtes internes ».
L’installation d’un tel dispositif dans la douche ou aux toilettes n’est possible que s’il « n’a toujours pas permis de détecter d’actes de maltraitance mais que de forts doutes subsistent ».
Seul l’établissement peut mettre en place le dispositif, afin que celui-ci soit le plus respectueux des droits et libertés de chacun : les proches d’un résident qui sont à l’origine de l’initiative doivent en faire la demande à la direction de l’établissement.
La CNIL insiste sur la nécessité de recueillir le consentement explicite du résident à l’installation de caméras dans sa chambre. Le dispositif de vidéosurveillance doit être désactivé lors des visites de proches, sauf si le soupçon de maltraitance porte sur ces derniers.
Concernant les salariés, ils doivent être informés de manière à la fois individuelle et collective de la possibilité que des dispositifs de vidéosurveillance soient installés dans les chambres des résidents.
La CNIL recommande que les enregistrements vidéo soient conservés de manière sécurisée et ne soient accessibles qu’aux personnes autorisées. Il est également essentiel de limiter la durée de conservation des enregistrements à ce qui est strictement nécessaire pour les finalités prévues.
Enfin, l’installation et l’utilisation des caméras dans les chambres d’EHPAD doivent faire l’objet d’une évaluation régulière pour s’assurer de leur conformité aux principes de protection des données et de respect de la vie privée.